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Brésil, une cinquantaine de morts dans une mutinerie en prison



Journaliste pour VA Press. En savoir plus sur cet auteur




3 Janvier 2017

Une mutinerie causée par des oppositions entre gangs a fait de très nombreux blessés et une cinquantaine de morts, dont certain décapités au Brésil. Une information surréaliste qui en dit long sur la guerre meurtrière que se livrent des cartels rivaux du pays.


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L’information est délirante mais strictement exacte. Au moins 56 personnes ont été tuées pendant une mutinerie dans une prison au Brésil, dont certains décapités. On a du mal à imaginer la violence de ces affrontements au bilan hallucinant. « Les autorités ont révisé à la baisse un premier bilan de 60 morts donné par le secrétaire à l'Administration pénitentiaire de l'Etat d'Amazonie, Pedro Florencio. La mutinerie, pendant laquelle 12 surveillants ont été pris en otage, a duré 15 heures entre dimanche après-midi et lundi matin dans le complexe pénitentiaire Anisio Jobim (Compaj), situé en périphérie de Manaus » raconte le magazine Paris Match.

Il semble que les violences soient le résultat d’un affrontement national entre deux deux groupes mafieux. « Cette guerre entre factions a lieu dans tout le pays, dans toutes les unités pénitentiaires", a confirmé M. Florencio, qui a évoqué une "vengeance" du groupe local FDN (Familia do Norte) contre le PCC (Premier commando de la capitale), fondé à Sao Paulo. En octobre, d'autres mutineries avaient déjà fait 33 morts dans deux prisons de la région amazonienne, dans les Etats de Rondonia, frontalier avec la Bolivie, et de Roraima, limitrophe avec le Venezuela » précise le magazine.

Le caractère historique de la mutinerie a ravivé des souvenirs des autorités brésiliennes. Ces dernières ont rappelé qu’il existait un précédent avec des affrontements en 1992 qui avaient causé la mort de 111 personnes. « De nombreux membres des familles des prisonniers se sont massés devant la prison lundi à l'aube, mais les autorités n'ont toujours pas révélé l'identité des victimes, dont l'identification, rendu plus difficile par les décapitations, est en cours. Des photos circulant sur les réseaux sociaux, prises par des détenus et des policiers après le massacre, montrent des scènes de carnage insoutenables. On y voit des dizaines de corps empilés, la plupart sans tête » lit-on plus loin.