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Dette publique : Pierre Moscovici met en garde le gouvernement







3 Octobre 2023

Suite au rejet de la motion de censure de la loi de programmation des finances publiques (LPFP), Pierre Moscovici, ancien ministre, président de la Cour des Comptes et président du Haut Conseil des finances publiques (HCFP) a donné son avis sur la LPFP qui suscite de nombreux débats dans la Chambre basse.


Pierre Moscovici : le gouvernement manque d'ambition

L'inflation ne décroît pas, et la dette publique française atteint malheureusement de nouveaux sommets : 111,8% du PIB en septembre 2023, et dépasse les 3.000 milliards d'euros. Devant cette situation alarmante, Pierre Moscovici n'a pas mâché ses mots concernant la trajectoire budgétaire du gouvernement, définie par le projet de loi de programmation des finances publiques. En effet, ce mardi 2 octobre 2023, sur France Info, l'ancien ministre a exprimé ses inquiétudes. Selon lui, l'orientation budgétaire choisie par le gouvernement ne permet ni d'anticiper ni de répondre à d'éventuels chocs économiques ou à des fluctuations des taux d'intérêt.

Selon le président du HCFP, il est impératif d'adopter une vision à long terme pour garantir la stabilité financière du pays. C'est pourquoi il met en avant, en premier lieu, l'objectif de réduire le déficit public à 3% d'ici la fin du quinquennat ainsi que la dette publique à 108,8% du PIB d'ici 2027. Bien en-deçà de ce qui est demandé à l'Union européenne, qui limite la dette à 60% du PIB des pays membres depuis le Traité de Maastricht de 1992. Un objectif qu'il considère comme « réalisable », mais qui, à ses yeux, « manque sérieusement d'ambition ». La question cruciale concerne la nature des économies envisagées. En effet, le 27 septembre, devant le Sénat, Pierre Moscovici a souligné la faiblesse des économies structurelles projetées, comparativement à celles découlant de la fin des mesures d'urgence.


Désendettement : certaines dettes valent plus que d'autres...

Pour Moscovici, l'objectif est clair : la France doit mettre l'accent sur le désendettement et orienter ses ressources vers une « bonne dette, celle qui favorise l'investissement pour l'avenir ». Cet impératif est d'autant plus pressant que les taux d'intérêt sont actuellement élevés. En effet, même si les intentions du gouvernement en matière de réduction du déficit sont louables, elles ne semblent pas garantir à la France une stabilité financière à long terme.

C'est pourquoi, d'après Pierre Moscovici, la clé nécessite une refonte totale de la politique budgétaire, pour permettre des investissements judicieux et assurer à la France un futur économique stable. Autrement dit, certains dettes valent plus que d'autres..