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France : les mauvais chiffres du déficit et de la dette en 2023







26 Mars 2024

La publication, très attendue, des données provisoires de la dette et du déficit de la France en 2023 est tombée. L’Insee a malheureusement confirmé que le déficit a dérapé et s’est établi bien au-delà des 4,9 % espérés par le gouvernement. La période d’austérité aura donc bien lieu.


Le déficit public dérape en 2023

France : les mauvais chiffres du déficit et de la dette en 2023
Le déficit public, en 2023 selon les données publiées par l’Insee le 26 mars 2024, s'est hissé à 154 milliards d'euros. Soit 5,5% du Produit Intérieur Brut (PIB), et 0,6% de plus que ce qui était attendu. Quant à la dette publique, elle ne cesse d’enfler en atteignant le seuil vertigineux de 110,6% du PIB. Un montant qui est certes inférieur au niveau de 2022, lorsqu’elle était de plus de 111% du PIB, mais qui reste bien supérieur à 2019, avant la Covid-19, lorsqu’elle n’avait pas franchi les 98%.

La dette publique en 2023 augmente donc de 147,6 milliards d'euros, selon l’Insee, pour atteindre le nouveau niveau record de 3.101,2 milliards d'euros fin 2023. Par rapport à la période pré-Covid, soit fin 2019, la dette de la France a ainsi grimpé de plus de 700 milliards d’euros, puisqu’elle s’établissait à 2.380 milliards au 31 décembre 2019.

Les recettes publiques en berne, les dépenses grimpent

La croissance des recettes publiques, frôlant timidement les 2%, contraste nettement avec la la hausse enregistrée en 2022 qui avait dépassé les 7%. Selon l’Insee, ce ralentissement est le reflet d'un taux de prélèvements obligatoires qui baisse à 43,5% du PIB. Mais, d’un autre côté, les dépenses continuent de grimper de 3,7%. Lorsque les recettes évoluent moins vite que les dépenses, c’est la dette qui se creuse.

Les dépenses de fonctionnement, notamment, s'avèrent être un terrain glissant, augmentant sur un an de 6%. Et ce n’est pas terminé : l'injection de 709,9 milliards d'euros dans les prestations sociales, une dépense en hausse de 3,3%, montrent que le gouvernement n’est pas à l’abri des effets néfastes de l’inflation, une partie de cette augmentation étant liée aux diverses revalorisations des aides et prestations annoncées pour compenser la hausse des prix.