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LaFerrari, simple Supercar ou œuvre d'art ?







16 Avril 2013

Pour la première fois en France, la dernière création de Maranello sera exposée au Grand Palais le 22 avril 2013 entre 14h30 et 17h0, lors de la présentation publique des véhicules du Tour Auto Optic 2000 (1). L’occasion d’admirer les lignes sculpturales de la belle, pour tous ceux qui n’ont pu se rendre à sa première apparition, lors du dernier salon automobile de Genève.


(Crédit : Ferrari.com)
(Crédit : Ferrari.com)
En pleine débauche de déclarations de patrimoine de nos élus et ministres, certains eurent été bien en peine de classer cette possession dans une catégorie bien définie dans l’hypothèse d’un achat de la dite « voiture ». Simple « véhicule » ou œuvre d’art ? Les galeristes se prononceront certainement sans ambigüité : même avec un profil digne de l’aérospatiale et le rouge Ferrari, une voiture reste une voiture, même si le terme parait bien fade tout à coup. Mais la flamboyante LaFerrari, ou F70 d’après son nom de projet,  sera présentée en compagnie de ses illustres ancêtres, de la Ferrari 250 GT à la plus récente Enzo, et revendique d’entrée de jeu un classement en gamme exceptionnelle (2). De quoi soutenir avec aisance et distinction la comparaison avec les Must-have de la voiture de collection, pour autant que le budget suive naturellement. Car il faudra tout de même débourser 1,2 millions d’euros pour chacun des 499 exemplaires prévus. Un modèle pour collectionneurs passionnés mais aussi fortunés, bien que dans ce créneau de voitures, les prix n’intéressent que modérément les acheteurs potentiels, tant est grande la certitude de réaliser un placement en or. Caractéristique des véhicules exceptionnels et rares, la côte de l’occasion s’envole rapidement. Pas étonnant dès lors que les 499 exemplaires construits soient d’ores et déjà réclamés par plusieurs milliers d’acheteurs.

Mais ce n’est pas forcément pour la plus-value réalisable que ce type d’engin est acheté ; ce n’est pas un paquet d’actions. Mais l’action, justement, la vraie, la sensation pure de piloter un chef d’œuvre mécanique amènerait plus d’un aficionado à vendre son âme pour tenir le volant le temps de quelques tours de circuit. Car les performances de ce bolide, en l’état actuel de la connaissance en matière d’ingénierie mécanique, ne sont pas de ce monde : V12 de 963 chevaux, 900 Nm de couple, le 0 à 100 km/h en 2,7 secondes et le 0 à 300 km/h en moins de 15 secondes (3). De là à conduire en combinaison anti-G, il n’y a qu’un tour de roue. L’origine de ces performances ? L’utilisation massive de carbone, à la fois pour la légèreté et la résistance de ce matériaux aux contraintes aérodynamiques : au final, une voiture de moins de 1400 kg, avec un rapport poids/puissance de 0, 68 ch/kg, inédit sur une voiture de « série », et pas si fréquent que ça dans l’univers des motos (surtout avec la limitation française des puissances moteurs à 106 cv pour les motos). Pour les Supercars, contraintes techniques et environnementales obligent, le gain ne se fait plus vraiment sur la puissance du moteur, qui frôle le taux inouï de 130 chevaux par litre de cylindrée, mais plutôt sur la légèreté du châssis. Au final, une voiture qui ne rejette « que » 330 grammes de CO2 au kilomètre, pour une consommation plus modérée qu’auparavant mais qui reste tout de même à l’image des performances. Pas de bonus écologique certes, mais la satisfaction malgré tout de rouler dans la première Supercar hybride : les 963 cv annoncés en doivent en réalité 163 à un moteur électrique baptisé Hy-Kers. Un surcroit de puissance instantanée qui ne doit pas être étranger aux performances globales de la boite sept rapports à double embrayage (4). Il n’est pas sûr que l’argument écologique soit celui qui est convaincu le plus les acheteurs potentiels. Mais LaFerrari se doit d’offrir la pointe de la technologie et la motorisation hybride en fait partie.

Avec à peine quelques dizaines d’exemplaires prévues pour la France, le top modèle ne va pas être facile à croiser sur nos petites routes de campagne. Il sera certainement beaucoup plus facile de l’admirer sur les boulevards de Dubaï ou de Moscou. Mais ne boudons pas notre plaisir et profitons de l’occasion qui nous sera donnée de contempler un domaine cher au cœur de l’homme au sommet de son art. Il fallait au moins l’écrin du Grand Palais pour un tel spectacle.
 
(1) « LaFerrari : Premier bain de foule parisien », Men’s Up, 15 avril 2013
(2) « LaFerrari à Paris! », Auto Plus.fr , 15 avril 2013
(3) « L'exception pour tradition », Automobile magazine.fr , 06 mars 2013
(4) « LaFerrari: passion, technologie, design futuriste et exclusivité », Ferrari.com