NLTO
/ Magazine d'actualité politique, économique et internationale /




Se rencontrer, s’aimer et se quitter à l’ère numérique







4 Janvier 2016

Les voix (voies) de l’amour sont de moins en moins impénétrables et hélas, de plus en plus connectées.


Se rencontrer, s’aimer et se quitter à l’ère numérique
À l’ère numérique, qu’il est loin le temps de l’amour courtois. Même, celui des missives qui mettaient des mois à arriver, voire jamais, des pigeons voyageurs et que sais-je encore, le courrier du coeur ? Aujourd’hui, dans le grand fourre-tout digital, l’amour et ses attentes en prennent un coup. « Séduction et sexualité », rapporte Le Monde, sont liées à des applications diverses et variées. Elles ne laissent rien au hasard, ni les « premiers textos », ni « la rupture en passant par la géolocalisation de l’être aimé. » Quoi qu’on fasse, si on le veut, (la majorité des gens), on est connecté, voire « assisté », voire aliéné ? Oui.
 
Car « la séduction est compliquée » rappelle Le Monde ; « la négociation sexuelle aussi. » Du coup, il y a tant à faire, (et tant à gagner, ou à perdre) que la technologie s’en mêle. Applications et sites de rencontre se multiplient. Mais si les plateformes de rencontre mettent deux personnes en relation, tout le boulot de séduction (« conversation », « sélection »), estime Maïa Mazaurette, la journaliste du Monde, reste à faire. Résultat TinderUs a poussé le processus plus loin. La plateforme affine les profils. Par le biais d'algorithmes, ils deviennent le plus précis et le plus vendeur possibles.
 
Ainsi, pour 50 dollars, les spécialistes de Tinder « sélectionnent vos photos les plus flatteuses, rédigent votre bio (laquelle fait environ une demi-ligne), suggèrent des phrases d’accroche et des conseils », explique Maïa Mazaurette. Bien-sûr, à l’heure des gueugueux, de nombreux tutoriels existent aussi, et vous conseilleront quels sujets de conversation aborder, comment rouler une pelle à votre voisin, sans compter la possibilité de trouver dans cette grande boîte de Pandore qu'est le Web, les divers coachs (en séduction, spécialistes post-rupture) ou les livres de self-help dont vous avez besoin…
 
Aujourd’hui, on peut donc tout déléguer. Y compris, quand on l’a trouvé(e), déléguer la rédaction de SMS à son amoureux(se). C’est le concept de l’appli BroApp. Il n’y a pas d’os : les fondateurs ont selon eux, passé de nombreuses années à « perfectionner la recette de la communication amoureuse. » Que l’on se rassure, si les textos envoyés par le biais de BroApp sonnent creux, on peut aussi demander à des applications dédiées de larguer son partenaire en ligne. Il y a de quoi faire avec BreakUpText, TakeABreak, BreakUpshop et autres lots de consolation en kit (« 300 grammes de cookies », précise la journaliste du Monde…). L’angoisse assurée.
 
Entre les premiers SMS balancés par un algorithme, et la rupture par voie numérique, il y a un monde. Monde où le couple vit encore sa lune de miel. À l’heure du quantified self, le quantified sex, ou le sexe quantifié (pas augmenté), les applis ne sont pas en reste. Et voilà celle qui permet de mesurer tout un tas de performances sexuelles, celle qui calcule le nombre de calories perdues pendant les ébats, celle qui fait les deux à la fois… Le pire dans tout cela ? C'est l’application Couple qui permet de géolocaliser son partenaire. Il y a de quoi hésiter entre angoisse et au secours. Entre les deux, mon cœur balance. Angoisse. Au secours.

Se rencontrer, s’aimer et se quitter à l’ère numérique