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Plus les riches sont riches, et plus la croissance baisse ?







26 Juin 2015

D’après un rapport publié le 15 juin dernier par des économistes du FMI, les inégalités de revenus joueraient un rôle négatif dans la croissance.


Plus les riches sont riches, et plus la croissance baisse ?
Un pavé dans la marre ? Non, une Lapalissade ! Quoi ? Le fait que les inégalités de revenus contrarient les chances de croissance. Même, qu’elles y nuisent fortement. Résultat, les partisans du principe de « ruissellement » ou trickle down en Anglais dans le texte, peuvent aller se rhabiller. Par la théorie du « ruissellement », on entend, rapporte Le Monde, l’idée selon laquelle, les revenus les plus élevés seraient vecteurs de croissance. Pour certains, c’est quand-même un pavé lancé dans la marre...
 
Ce sont des experts du FMI, le Fonds monétaire international, qui fustigent cette vision. Pour eux, plus le revenus des « riches » croît, plus la croissance baisse. C’est en menant une étude « sur les causes et les conséquences des inégalités » que les économistes du FMI en sont arrivés à cette conclusion, rendue public le 15 juin dernier. Pour eux, quand le revenu des 20% les plus riches du monde augmente de 1%, dans les cinq années suivantes, le produit intérieur brut régresse de 0,08 point. C’est que la fortune des plus riches et leurs avantages, « ne ruissellent pas vers le bas », précise Le Monde. Et cela, à rebours des idées couramment reçues, notamment celles des économistes « néolibéraux. »
 
À l’inverse, si les revenus détenus par les 20% les plus pauvres au monde, augmentaient de 1%, cela entraînerait une croissance de 0,38 point. CQFD. De là à vouloir diminuer les inégalités pour relancer la croissance, il n’y a qu’un pas. Au FMI, le débat est ouvert, même si en filigrane. À l’OCDE, l’Organisation de coopération et de développement économiques, on n’est pas loin de penser pareil. C’est d’ailleurs ce qui ressort d’une étude datant de décembre dernier, et intitulée « Tous concernés : pourquoi moins d’inégalité bénéficie à tous. »

Dans tous les cas, à lOCDE, on s’accorde sur la conclusion des experts du FMI. Autrement dit, que les politiques « doivent faire porter leurs efforts sur les plus pauvres et sur la classe moyenne pour réduire les inégalités et soutenir la croissance » explique Le Monde. En France, on peut toujours pavaner, mais selon l’OCDE, le pays « a été le troisième de ses 34 pays membres pour l’augmentation des inégalités entre 2007 et 2011. » Allez, il y a encore des efforts à faire, quand on sait que 1% de la population mondiale détient la moitié de la richesse. Alors, à quand le ruissellement par le bas ?
 
 
 
 
 
 

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