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Quand l’entreprenariat vert assure le futur de la mode







14 Octobre 2014

De multiples initiatives et projets tendent à rendre le domaine de la mode plus écologique d’une part, et plus responsable d’autre part. Le magazine Courrier International fait le point sur un secteur à la fois porteur et dynamique.


Quand l’entreprenariat vert assure le futur de la mode
« 350 000 tonnes de vêtements usagés finissent à la poubelle » chaque année au Royaume-Uni. Après la semaine de la mode à Londres qui s’est déroulée à la mi-septembre, c’est un des constats que faisait le quotidien anglais The Guardian. Si le journal britannique tire la sonnette d’alarme, n’importe quel équivalent français pourrait faire la même chose.

Résultat, en France et ailleurs, des initiatives se multiplient afin de rendre la mode plus verte d’un côté, et plus sociale de l’autre. Ce qui est mis au piloris : les pièces de mauvaise qualité d’une part. le Huffington Post remarque que « le nylon, le polyester ou d’autres matières synthétiques sont en réalité faites de plastique », ce que l'usager lambda ne sait pas forcément. Du coup, ces textiles mettent des années à s’altérer. Autre aberration : les collections qui se succèdent les unes après les autres à des rythmes effrénés, obligeant à consommer toujours plus. Le contraire de la Slow Fashion.

Il faut savoir qu’en Europe, seuls 25% des déchets textiles sont réutilisés. Les 75% qui subsistent sont brûlés ou jetés. Ce qui fait de la mode une industrie polluante pour l’environnement et les employés qui manipulent des produits toxiques. Heureusement, ce qu’on appelle l’entreprenariat vert pourrait bien voler au secours du secteur. De nombreux projets voient le jour avec des pièces plus « propres » explique le Huffington Post.

Par exemple, le coton bio se mélange désormais à des matières synthétiques obtenues avec des bouteilles en plastique récupérées et recyclées. C'est ce que fait l'américain Joe Fox. Après avoir été pilote, cet entrepreneur se passionne pour les problématiques environnementales. Il décide alors d’ajouter sa pierre à l’édifice :  il produit localement en Caroline du Nord des tee-shirts, entre autres. Et « 100 000 tee-shirts, ce sont 700 000 bouteilles en plastique ramassées, 500 barils de pétrole économisés, 400 tonnes de CO2 évitées et cinq emplois créés. » Aujourd’hui, son but est d’augmenter la production afin d’équiper son usine en panneaux solaires. À terme, il souhaite qu’elle devienne totalement autonome énergétiquement.

Des entreprises de ce type, égrainent partout à travers le monde : des sociétés green ayant le label GOTS, la référence mondiale en terme de textile biologique et de procédés écologiques. Les composants servant à la fabrication des vêtements répondent à des contraintes éthiques et environnementales très strictes. Au-delà, la mode verte, ce sont aussi de petites quantités, des packagings recyclés, des circuits courts et peu énergivores.

L'un n'allant pas sans l'autre, ces entreprises ont également comme priorité un but social : réinsertion pour les ouvriers en Espagne, ouvrières séropositives en Afrique du Sud, qui bénéficient d’une couverture sociale et peuvent scolariser leurs enfants… Dans la mode, tout n’est pas green pour autant et les mauvaises habitudes perdurent. En revanche, les entreprises éco-responsables fleurissent. Des prix se créent pour récompenser ces initiatives, comme les Eco design awards ou la Green fashion competition. Alors, le vert, l’avenir de la mode ? On espère.