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Pokémon Go interdit dans une commune de l’Ain



Journaliste pour VA Press. En savoir plus sur cet auteur




18 Août 2016

Bressoles, une commune de l’Ain de 800 habitants vient de faire passer un arrêté interdisant le jeu Pokemon Go sur son territoire. La municipalité justifie cette décision en arguant que le jeu constitue un danger pour les automobilistes et les piétons. La question de l’encadrement législatif du jeu se fait de plus en plus prégnante.


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Non les Pokémons en peuvent pas s’implanter dans la commune de Bressoles dans le département de l’Ain. Un arrêté municipal a interdit le jeu pour plusieurs raisons. D’abord, à cause du danger que le jeu peut constituer pour les piétons et les automobilistes. Mais aussi, explique la municipalité, parce que « cette situation peut favoriser en soirée et la nuit la constitution de groupes dont il convient de prévenir l’émergence. » Instinctivement le deuxième argument parait plus recevable que le premier. On imagine mal en effet une mairie interdisant l’usage du téléphone ou de livres parce qu’ils pourraient déconcentrer automobilistes et piétons. D’autant que la loi interdit déjà aux conducteurs d’utiliser leur téléphone, quel que soit l’application ou l’usage qu’ils en font. Enfin, le conseil municipal estime que « l’addiction dangereuse que représente ce jeu vis-à-vis des jeunes populations » et la « propagation contagieuse et anarchique » sont autant d’arguments qui justifie cette décision.

Toujours est-il que le village de 800 habitants exige des sociétés Pokémon Company et Niantic de mettre en pratique l’arrêté. Les deux sociétés ont deux moins pour contester l’arrêté devant le tribunal administratif. Si le conseil municipal d’un petit village peut lancer un recours qui oblige les firmes à se défendre, on peine à réaliser ce qui attends aux quatre coins du monde les deux sociétés.
 

Après l’enthousiasme, l’inquiétude généralisée

La sortie du jeu a été marquée par un enthousiasme impressionnant dont les millions de téléchargements ont pu témoigner. Après une vague de faits divers refroidissant quelque peu les observateurs, c’est désormais une phase généralisée d’inquiétude qui s’installe.

Les interrogations sur le business model de l’application sont aussi nombreuses. L’application gratuite laisse imaginer que le concept a été déployé uniquement pour permettre de collecter des données sur les utilisateurs. A CNIL avait été parmi les premiers à s’interroger en juillet dernier en appelant à la plus grande vigilance les utilisateurs dans communiqué au titre évocateur « Jeux sur smartphone : quand c’est gratuit… ».

« Le but du jeu est directement lié à la collecte de données ce qui inclut la collecte d’information dans le monde réel et ces informations acquises font partie de la condition pour progresser dans le jeu (…). Le réel challenge repose dans le fait de motiver les joueurs à fournir constamment des données, même après l’engouement provoqué par la découverte du jeu. La collecte d’information se doit d’être aussi divertissante que possible » explique Le Journal du Geek .