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140 milliards d’euros, voilà le prix du « quoi qu’il en coûte » en France







20 Janvier 2022

Selon Olivier Dussopt, le ministre chargé des comptes publics, la facture du « quoi qu’il en coûte » a été de 70 milliards d’euros en 2020, de 60 milliards en 2021 et sera de « une petite dizaine de milliards pour 2022 ».


De meilleurs résultats fiscaux que prévus

martaposemuckel/Pixabay
martaposemuckel/Pixabay
Dans une interview donnée au journal Les Echos, le ministre chargé des Comptes publics explique que le coût des dépenses de l’État pour faire face à la crise sanitaire, notamment les aides d’urgence aux entreprises ou encore la mise en place du vaccin et du dépistage anti-covid, devrait atteindre « une petite dizaine de milliards (d’euros) pour 2022 ». « Si l'on fait le compte total, sur les trois années frappées par la crise sanitaire, la facture pour ces dépenses dépasse les 140 milliards d'euros », explique-t-il.

Face à ces dépenses supplémentaires, le ministre se veut rassurant. Pour lui, il n’y a pas eu d’impact négatif en fin d’année sur les recettes engrangées par l’État face au regain d’inquiétude sur la crise sanitaire. Avec une croissance de 6,7% attendue par l’Institut national des statistiques et des études économiques (Insee), elle est meilleure que les premières prévisions de l’État. Et « les recettes de l'Etat dépassent de près de 20 milliards les prévisions de la loi de finances rectificative du mois d'octobre (2021) », explique Olivier Dussopt.

Revenir sous les 3% de déficit d’ici à 2027

En 2021, le déficit public prévu initialement à 8,2% du PIB, sera finalement proche de 7% du PIB. Cela s’explique, selon le ministre, par la hausse des recettes fiscales engrangées en 2021 et par des dépenses moins fortes, « notamment une baisse de 2,9 milliards pour les dépenses des ministères », explique-t-il. Pour lui, la reprise économique française est solide. « Nous maintenons donc notre prévision de croissance de 4% pour 2022, avec un déficit de 5% du PIB ».

Pour revenir sous les 3% de déficit d’ici à fin 2027, l’Institut Montaigne estime qu’il faut faire 70 milliards d’euros d’économies. Selon Olivier Dussopt, cet objectif « est atteignable en contenant à 0,7 % par an la hausse des dépenses publiques en volume ». « C'est avant tout par la croissance que nous réduirons la dette », juge-t-il. Néanmoins, un défi de taille fait face aux dépenses de l’État : les prix de l’énergie. Avec la hausse des prix de l’électricité et du gaz, le gouvernement doit trouver des réponses supplémentaires pour baisser l’impact de cette hausse auprès du consommateur. « Le coût total de toutes ces mesures est de près de 15 milliards pour l'Etat », explique le ministre chargé des Comptes publics.