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80 km/h, Edouard Philippe veut permettre des dérogations



Journaliste pour VA Press. En savoir plus sur cet auteur




17 Mai 2019

Sur une ligne de crète difficile à tenir, le Premier ministre a voulu assumer la décision d’abaisser à 80km/h la vitesse autorisée sur les routes de campagne tout en permettant des dérogations. Une stratégie un peu bancale qui vise surtout à responsabiliser les conseils départementaux.


Creative Commons - Pixabay
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Edouard Philippe assure qu’il assume la décision d’abaisser la limite de vitesse sur les routes de campagne. Il a expliqué lors d’une interview à France Info  que les chiffres d’accidents de 2018 donnaient raison à cette décision de 80 km/h. « Mais, pour tenir les engagements d’Emmanuel Macron, qui les "a invités à trouver une solution permettant à la fois de concilier les impératifs de sécurité routière et à l’appliquer avec plus de souplesse", Édouard Philippe se dit aujourd’hui prêt à voir cette mesure redéfinie localement par les présidents des conseils départementaux à certaines conditions. Si les présidents de conseils départementaux souhaitent prendre leurs responsabilités, je n’y vois aucun inconvénient", a déclaré le Premier ministre, fixant toutefois la condition que cette capacité soit "systématiquement assortie de mesures" garantissant "le plus haut niveau de sécurité routière possible" » a compilé Sud Ouest .

La stratégie est cousue de fil blanc mais un peu tordue. Désormais à ceux qui voudront reproche cette mesure au gouvernement, Edouard Philippe répondra que c’est aux départements qu’il faut s’adresser. Les responsables de ces derniers de leur côté vont y réfléchir à plusieurs fois avant de revenir sur une mesure qui – d’après ce que les chiffres indiquent – a permis de faire baisser le nombre de morts sur ls routes. « En excluant les préfets de cette prise de décision et en laissant la seule responsabilité aux présidents de conseil départemental la possibilité de relever la vitesse, la majorité mise sur le fait que peu d’entre eux oseront franchir le pas, trop soucieux de ne pas assumer les accidents mortels » analyse le journal le local. Pas dupe de la stratégie, le sénateur LR de Haute-Saône est en revanche de mauvaise foi en parlant de « culpabilisation des élus ». En se débinant sur les élus locaux, Edouard Philippe les piège, eux qui affirment depuis des mois que la décision impopulaire vient de Paris.