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Connaissez-vous le tsundoku, le fait d'acheter des bouquins sans les lire ?







7 Février 2020

Si vous rentrez dans une librairie sans pouvoir en sortir les mains vides, si vous avez chez vous des étagères pleines de livres que vous trouvez intéressants mais que vous n’avez jamais lus et si vous ne pouvez pas vous empêcher de cumuler des bouquins tout en sachant pertinemment que vous n’aurez pas le temps de les lire, ne cherchez plus : vous êtes atteint de tsundoku.


Le tsundoku n’est pas la bibliomanie

Pixabay/Lubos Houska
Pixabay/Lubos Houska
Si le tsundoku a probablement pour conséquence de réduire votre espace de vie et vous contraint à vous rendre régulièrement chez Ikea et consorts pour acheter des bibliothèques, il ne s’agit pas d’une maladie. Il ne faut en effet pas confondre le tsundoku et la bibliomanie qui, elle, est une obsession d’achats compulsifs de livres de toutes sortes, prix et format. Celui qui est atteint de tsundoku n’est pas malade, le bibliomane oui.

Le tsundoku consiste à acheter constamment des livres en sachant qu’on ne les lira probablement pas… mais tout en les trouvant intéressants. Ainsi, on ne va pas acheter n’importe quel livre mais plutôt tous les livres d’un auteur, d’un courant littéraire, sur une thématique précise… un peu à l’instar d’un collectionneur, sans toutefois tomber dans la bibliophilie et dépenser des sommes folles pour des premières éditions.

Un terme japonais pour un problème commun

Comme souvent, les Japonais ont un terme pour ce que nous ne pensions pas pouvoir nommer simplement. C’est par exemple le cas pour la mort subite du travailleur épuisé : le Karoshi. De même, le tsundoku est le terme définissant cet amour pour les livres couplé à la frustration de ne pas pouvoir les lire par manque de temps ou parce que, le soir, on est trop fatigué.

Mot-valise, tsundoku est composé des mots japonais signifiant « accumulation de choses laissées pour une utilisation ultérieure » (« tsunde-oku ») et « lecture » (« dokusho »). Et n’imaginez pas que ce soit un terme neuf : il était déjà utilisé au 19ème siècle et certains linguistes prétendent qu’il pourrait remonter au 17ème ou 18ème siècle.