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Crise des migrants en Europe de l’Est : la Biélorussie change de ton



Journaliste pour VA Press. En savoir plus sur cet auteur




16 Novembre 2021

Au sortir d’une conversation entre Angela Merkel, chancelière allemande et Alexandre Alexandre Loukachenko, président de Biélorussie, les deux chefs d’Etat ont laissé entendre qu’un chemin d’apaisement était possible.


Creative Commons - Pixabay
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Le sort des migrants instrumentalisés dans un crise diplomatique justifie l’urgence dans la gestion du dossier entre la Biélorussie et la Pologne, et l’UE par extension. « La chancelière allemande, Angela Merkel, s’est entretenue par téléphone durant une cinquantaine de minutes avec le dictateur biélorusse Alexandre Loukachenko,lundi 15 novembre au soir. Les deux dirigeants ont, selon un porte-parole du gouvernement allemand, évoqué « la situation difficile » à la frontière polonaise, où de 2 000 à 3 000 migrants et réfugiés venus essentiellement du Moyen-Orient, instrumentalisés par les autorités de Minsk, tentent en vain, depuis des jours, de pénétrer sur le territoire de l’Union européenne (UE). La chancelière et le président auraient aussi parlé de l’aide humanitaire à apporter à ces personnes, dont huit au moins sont déjà décédées » raconte Le Monde .

Le simple fait que Alexandre Loukachenko converse avec un représentant d’un pays européen est un signe d’ouverture alors que les relations sont très tendues depuis plus d’un an. « Lundi, le président, accusé d’avoir organisé un vaste mouvement de migrants (de 20 000 à 30 000 d’entre eux auraient débarqué à Minsk) pour se venger des sanctions européennes prises contre lui et son pays, a déclaré vouloir assurer le retour de ces personnes « chez elles ». Un « travail actif » serait en cours pour tenter de les convaincre. La plupart d’entre eux refuseraient toutefois l’option d’un retour » continue le quotidien, qui s’interroge légitimement sur la sincérité du chef d’État.

L’Union européenne, par la voix des ministres des Affaires étrangères des vingt-sept membres, n’est pas revenue sur ses promesses de représailles et de sanctions. Fait important, c’est la première fois que les États membres vont décréter des sanctions en le justifiant par l’instrumentalisation de la migration. Un motif inédit mais qui fait son apparition alors que c’est la deuxième fois en quelques mois – après le Maroc –  qu’un pays utilise ostensiblement ce levier pour faire pression sur un pays ou sur l’UE.