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« Cupidité ridicule », « immoral » : l’ONU s’en prend aux profiteurs de crise







4 Août 2022

TotalEnergies, Shell et consorts, mais aussi une partie de l’industrie du luxe et bien évidemment de l’énergie gazière… malgré l’inflation qui frappe le portefeuille des ménages, certaines entreprises enregistrent des profits record depuis le début de l’année 2022. Et face à cette situation, les gouvernements sont partagés : certains taxent, d’autres, comme le français, laissent faire. L’ONU, en tout cas, a choisi son camp et s’aligne avec les premiers.


Antonio Guterres hausse le ton : les profits issus de la crise sont immoraux

« Cupidité ridicule », « immoral » : l’ONU s’en prend aux profiteurs de crise
Lors d’une conférence de presse sur l’urgence énergétique, Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, a vivement critiqué les entreprises qui profitent de la crise pour multiplier leurs profits. Dans son collimateur, essentiellement les géants du pétrole et du gaz : les profiteurs de crise, selon l’ONU, auraient enregistré plus de 100 milliards de dollars de bénéfices au premier trimestre 2022, et la tendance ses poursuit.

Pour le chef de l’ONU, c’est tout simplement « immoral que les entreprises pétrolières et gazières fassent des profits record grâce à cette crise énergétique ». Tout particulièrement alors que les populations les plus fragiles sont touchées par la hausse des prix à la consommation. « La vérité est que nous voyons ces profits excessifs, scandaleux des industries pétrolières et gazières à un moment où nous perdons tous de l’argent. »

Pour l’ONU, les gouvernements doivent taxer les superprofits

Face à ce qu’Antonio Guterres appelle une « cupidité ridicule » qui « punit les plus pauvres et les plus vulnérables », le secrétaire général de l’ONU appelle les gouvernements à agir. Et, tout particulièrement, « à taxer ces profits excessifs, et à utiliser ces fonds pour soutenir les plus vulnérables en ces temps difficiles ».

Une politique déjà adoptée par plusieurs pays, dont l’Italie ou encore l’Espagne. Mais en France, le gouvernement et la droite parlementaire se sont opposés aux tentatives d’instaurer une supertaxe sur les profits. L’appel de l’ONU va-t-il faire évoluer les positions des élus français ou va-t-il tout simplement être ignoré par ces derniers ?