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Gaz russe et paiement en roubles : finalement, rien ne change







1 Avril 2022

La dépendance de l’Union européenne face au gaz russe, qui représente près de la moitié des importations, est devenue un levier de pression de la part du Kremlin depuis la guerre en Ukraine. La Russie a même laissé planer le doute d’une cessation des livraisons si les Européens ne payaient pas en roubles. En réalité, rien ne va vraiment changer.


Le gaz russe payé via un montage bancaire

Pixabay/Jarmoluk
Pixabay/Jarmoluk
Avec le début des sanctions contre la Russie, les tensions entre le Kremlin et l’Union européenne sont montées d’un cran. Vladimir Poutine avait donc joué sa dernière carte : la menace de couper l’arrivée de gaz aux pays européens, menace qui était prise au sérieux par la France et l’Allemagne. Cette menace se matérialisait dans l’obligation faite aux entreprises européennes de payer le gaz en roubles.

Vladimir Poutine a même signé un décret en guise d’obligation. Or, les pays du G7 ont formellement annoncé qu’ils ne se plieraient pas aux exigences du chef d’État russe. Jusqu’au 31 mars 2022, l’inquiétude était palpable : une coupure de la fourniture de gaz de la part de la Russie aurait mis en péril l’économie européenne, et notamment l’industrie allemande.

Le paiement se fera en euros, puis en roubles

Finalement, selon le journal Les Echos dont les informations ont été confirmées par Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique et solidaire, les menaces du Kremlin n’étaient pas aussi fortes que ce que Vladimir Poutine laissait penser. En fait, tout s’est résolu via un montage bancaire qui permettra de respecter les contrats et la volonté de la Russie.

Le gaz sera payé par les entreprises en euros, sur un compte bancaire dédié de l’une des quelques banques russes encore autorisées sur le réseau d’échange Swift, notamment la filiale bancaire du géant Gazprom. Les montants ainsi versés seront ensuite convertis en roubles et le paiement sera transféré aux entreprises gazières.

Ainsi, la Russie réussira à soutenir le rouble en gonflant artificiellement la demande pour sa monnaie, tandis que les contrats gaziers, stipulés en euros, seront respectés.