Le soft power de Joseph Nye
Notion phare de Nye, le soft power est la capacité à séduire et persuader ou modifier le comportement des autres États sans user de la force et ainsi agir sur l’environnement économique et politique international. C’est une des composantes de la puissance d’un pays avec le pouvoir coercitif (globalement la puissance militaire) et le pouvoir économique. Le soft power à différentes sources pouvant être utilisées parmi lesquelles y figurent trois principales : la culture, les valeurs politiques, et la manière dont un État mène sa politique étrangère. La puissance du soft power est ainsi caractérisée, car elle s’oppose au « hard power » qui est la consécration du pouvoir coercitif, et donc l’inverse même de l’influence par l’affrontement conflictuel. Si l’on devait présenter les deux notions de manière simpliste, il serait possible d’évoquer les films, les livres, la musique comme source de soft power, alors que pour le hard power on pourrait présenter la capacité militaire, la puissance nucléaire ou encore la capacité technologique de l’armée.
Ce que la Chine et la Russie ne comprennent pas au soft power
Quels sont les avantages du soft power pour la Chine et la Russie ? Concrètement, Joseph Nye établit que la Chine, nation en pleine croissance économique doit se servir de ce concept pour asseoir sa puissance et rassurer ses voisins au sujet de ses capacités économiques et militaires qui peuvent être effrayantes. Pour la Russie, qu’il catégorise comme une nation en déclin de puissance, cela pourrait lui être utile dans l’adoucissement ce qu’il catégorise comme une chute. Pour autant, ces deux nations semblent utiliser de manière incorrecte l’énergie de l’influence.
Selon Joseph Nye, les Russes et les Chinois ont fait tous les deux la même erreur. Ils ont utilisé le pouvoir d’influence comme une émanation de leur pouvoir politique. C’est en cela qu’ils se sont trompés. Car comme Nye le rappelle dans son texte, « The best propaganda is not propaganda », ainsi la meilleure propagande n’en est justement pas, dans le sens où une entreprise de propagande est trop directe et justement perçue comme telle. Alors que le soft power doit être utilisé à travers une déclinaison de toute la culture du pays, de la nation, et doit être diffusée via divers canaux. Un exemple typique en est le cinéma ou les séries que les Américains ont su habillement répandre dans le monde par une globalisation de l’économie, et qui touche par conséquent aussi l’économie audiovisuelle. On pourrait évoquer le succès planétaire du chanteur sud-coréen PSY avec sa chanson « Gangnam Style », pour laquelle le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon s’est même autorisé à exécuter quelques pas devant les caméras. Cette réussite d’un homme est aussi la réussite de la Corée du Sud. Quelle image retire-t-on de la République de Corée ? Certainement celle d’une nation dynamique.
Ainsi, la principale source du soft power provient de la société civile et non du pouvoir politique, lequel est peut-être une source trop explicite de puissance pour permettre une influence (puisque s’il y a influence en tant que soft power, elle ne doit être perçue comme telle de la part de la cible).
Selon Joseph Nye, les Russes et les Chinois ont fait tous les deux la même erreur. Ils ont utilisé le pouvoir d’influence comme une émanation de leur pouvoir politique. C’est en cela qu’ils se sont trompés. Car comme Nye le rappelle dans son texte, « The best propaganda is not propaganda », ainsi la meilleure propagande n’en est justement pas, dans le sens où une entreprise de propagande est trop directe et justement perçue comme telle. Alors que le soft power doit être utilisé à travers une déclinaison de toute la culture du pays, de la nation, et doit être diffusée via divers canaux. Un exemple typique en est le cinéma ou les séries que les Américains ont su habillement répandre dans le monde par une globalisation de l’économie, et qui touche par conséquent aussi l’économie audiovisuelle. On pourrait évoquer le succès planétaire du chanteur sud-coréen PSY avec sa chanson « Gangnam Style », pour laquelle le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon s’est même autorisé à exécuter quelques pas devant les caméras. Cette réussite d’un homme est aussi la réussite de la Corée du Sud. Quelle image retire-t-on de la République de Corée ? Certainement celle d’une nation dynamique.
Ainsi, la principale source du soft power provient de la société civile et non du pouvoir politique, lequel est peut-être une source trop explicite de puissance pour permettre une influence (puisque s’il y a influence en tant que soft power, elle ne doit être perçue comme telle de la part de la cible).
Le soft power n’est pas l’instrument ultime de puissance en relations internationales.
Le soft power n’est toutefois qu’un instrument du pouvoir central, et il ne peut en cela se substituer au hard power. Ces deux notions doivent ainsi être prises en compte simultanément sans entrer en contradiction l’une vis-à-vis de l’autre. La puissance brute, militaire sera toujours utile pour prévenir les attaques ou pour protéger les alliés de la nation qui l’utilise. Elle servira toujours afin de dissuader d’une attaque réglementaire. L’image qu’un État dégage ne peut lui garantir une sécurité parfaite, ni même une sécurité partielle, il est clair que seule une armée est un moyen de dissuasion extrêmement efficace. En revanche, la force militaire n’est pas efficiente à tous les niveaux, et peut parfois être contre-productive, perçue comme une menace, comme une intrusion. Ainsi, la caractéristique du soft power peut se comprendre à travers l’adoption de la démocratie par des États, ou de la vision très occidentale des droits de l’homme qui est proposée à la globalité du monde comme vérité universelle.
Enfin, l’analyse que propose Joseph Nye reste américano-centrée. Comme il le précise d’ailleurs, ce n’est qu’en Europe et aux USA que la puissance douce de la Chine (soft power) ne fonctionne pas. Car en Afrique et en Amérique du Sud la politique d’influence du géant asiatique donne de très bons résultats (notamment par le biais des instituts Confucius). Par ailleurs, pour Nye, comme pour beaucoup d’auteurs américains, les États-Unis ont une place prégnante dans le développement de leurs concepts. Le soft power est clairement conceptualisé à partir d’une analyse de la politique américaine face aux évolutions du monde et non pas l’inverse. L’intérêt serait alors de savoir qui détermine qui.
Enfin, l’analyse que propose Joseph Nye reste américano-centrée. Comme il le précise d’ailleurs, ce n’est qu’en Europe et aux USA que la puissance douce de la Chine (soft power) ne fonctionne pas. Car en Afrique et en Amérique du Sud la politique d’influence du géant asiatique donne de très bons résultats (notamment par le biais des instituts Confucius). Par ailleurs, pour Nye, comme pour beaucoup d’auteurs américains, les États-Unis ont une place prégnante dans le développement de leurs concepts. Le soft power est clairement conceptualisé à partir d’une analyse de la politique américaine face aux évolutions du monde et non pas l’inverse. L’intérêt serait alors de savoir qui détermine qui.