La fusion entre TF1-M6 totalement abandonnée

Dans un entretien accordé au journal Les Echos, au lendemain de l’annonce de l’abandon du projet, Benoît Coeuré, président de l’Autorité de la Concurrence, a donné quelques précisions sur la position de son institution. L’enquête de cette dernière, qui aura duré plusieurs mois, « a conclu que l'opération comportait des risques concurrentiels importants sur le marché publicitaire, sur les marchés de la distribution de la télévision par les revendeurs de bouquets de chaînes et, dans une moindre mesure, de l'acquisition des droits. »

M6 et TF1 auront tenté de calmer les craintes, promettant notamment une séparation des régies des deux groupes durant un certain temps. Mais ça n’aura pas convaincu l’Autorité de la Concurrence. Malgré une séparation de façade, les deux régies auraient capté 75% des recettes publicitaires de France, tandis que les deux groupes réunis représentaient 35% de la part d’audience.

Si les quatre entités concernées par l’opération, Bouygues, TF1, RTL Groupe et M6, ont avancé que la fusion aurait permis de répondre à « la concurrence accélérée avec les plateformes internationales », et notamment les plateformes de streaming, l’Autorité de la Concurrence ne voyait qu’une solution pour répondre aux craintes concernant le marché. Il aurait fallu que l’une des deux chaînes principales, TF1 ou M6, soit cédée à la concurrence pour rééquilibrer le marché.

Sans surprise, cette solution n’a pas été acceptée. Dans un communiqué de presse commun, publié le 16 septembre 2022, les quatre groupes annoncent « mettre aujourd'hui un terme au projet de fusion des groupes TF1 et M6 », estimant que celui-ci n’a plus aucune « logique industrielle » si, pour être mené à terme, il est nécessaire de répondre aux demandes de l’Autorité de la Concurrence.