NLTO
/ Magazine d'actualité politique, économique et internationale /




Lance Armstrong : sportif malhonnête ou révélateur d'une industrie malsaine ?







5 Mars 2013

Depuis les aveux en public de Lance Armstrong concernant son passé synonyme de dopage, les exploits historiques du célèbre coureur cycliste texan font l'objet de dénigrements des plus virulents. Début 2013, les révélations croustillantes du champion déchu au cours d'une entrevue diffusée sur les chaînes télévisées du monde entier ont créé la déception chez des centaines de milliers d'amoureux de la Grande Boucle et du cyclisme en général. Le parcours encensé du Texan amène à se poser diverses questions quant à son honnêteté et surtout concernant le macrocosme du cyclisme et de l'industrie du sport pris dans son ensemble.


Lance Armstrong, une carrière sportive étonnante

Lance Armstrong : sportif malhonnête ou révélateur d'une industrie malsaine ?
Le parcours de Lance Armstrong devait être une histoire à succès. Tout d'abord champion du monde de sa discipline en 1993, le jeune coureur cycliste américain s'est vu contraint de mettre une parenthèse à sa carrière sportive en 1996 en raison d'un cancer des testicules. Les interventions chirurgicales et les séances de chimiothérapies terminées, il signe un nouveau contrat qui lui permet de revenir au sein du peloton dès la saison 1998. Dès lors, l'éclosion du talent du champion ne fait plus aucun doute. Il enchaîne les victoires. De 1999 à 2005, 7 Tours de France consécutifs couronnent la carrière riche en événements de Lance Armstrong. Ses nombreux records lui valent une reconnaissance internationale, tant en matière de performances sportives qu'au niveau de sa médication réussie. Il est toujours cité comme exemple pour illustrer le combat contre le cancer. Par la suite, loin des guidons, le célèbre sportif d'Austin continue à percer dans diverses disciplines comme le marathon et le triathlon tout en contribuant à la lutte contre le cancer à travers son association : Livestrong. L'histoire de Lance Armstrong avait ainsi bien commencé et il était un vrai héros aux yeux du monde. Mais, quelques années plus tard, d'innombrables témoignages et accusations finissent par rattraper ce maillot jaune déchu qui a livré sa version de l'histoire au cours d'une des émissions télévisées les plus attendues de ces dernières années.

L'aveu de culpabilité d'un champion

Janvier 2013, dans une entrevue sans détour, la célèbre animatrice américaine Oprah Winfrey va droit au but. Elle veut connaître la vérité sur ce coureur au centre de nombreuses présomptions de dopage. Telle une représentante de la loi dans son prétoire, l'animatrice pose des questions simples et directes pour amorcer son interview. « Avez-vous pris des substances interdites comme de la testostérone ou de l'EPO pour accroître vos performances ? Avez-vous eu recours à la transfusion au cours de votre carrière sportive ? » Solennel et émouvant à la fois, l'instant est fort et crucial, car la vérité éclate alors au grand jour. Tous les regards sont fixés sur Lance Armstrong. Les traits serrés du Texan ne laissent transparaître aucune émotion, et une pluie de « Oui » tombe de la bouche du célèbre cycliste. Le colosse tombe ainsi de son piédestal. L'aveu est clair, Lance Armstrong concède sa prise de produits interdits depuis la moitié des années 90. Impossible selon le cycliste de finir sept fois le Tour de France avec le maillot jaune sur les épaules sans recourir au dopage. Tout au long de l'entrevue, le champion déchu revient sur les tricheries perpétrées pour remporter de nombreuses victoires. Transfusions, EPO, testostérone, hormones de croissance et cortisone étaient les ingrédients de la recette miraculeuse du coureur lors des sept Grandes Boucles.

La plus grande déception de l'histoire du cyclisme

Les propos révélateurs de Lance Armstrong sont tout d'abord une grande déception pour les amateurs de la petite reine. Selon de nombreux avis, ce coureur au parcours légendaire n'est au final qu'un tricheur qui a réussi à contourner l'ensemble des procédures établies par les instances de sa discipline. Plus encore que la déception, cet aveu permet également de constater l'imperfection du système de contrôle de dopage ainsi que les tentations des sportifs de haut niveau pour le dopage. Si l’acte de repentance du champion est toute à l’honneur du cycliste, elle n’efface toutefois en rien la tromperie à grande échelle dont il s’est fait le principal artisan. Un dénouement certes regrettable pour une carrière sportive qui a fait rêver tant de passionnés, mais dont la progression, ne l’oublions pas, n’est pas le fait que du seul athlète.