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Le blocage des sites de piratage : un impact limité sur l'offre légale







5 Avril 2023

De nouvelles recherches universitaires montrent que le blocage de sites de piratage réduit le trafic internet, mais n'entraîne pas nécessairement une augmentation de l'utilisation des services de vidéo à la demande (VoD) payants ou de la télévision.


Réduction du trafic internet lié au piratage

Le blocage des sites de piratage : un impact limité sur l'offre légale
Selon une étude menée par des chercheurs de la Catolica-Lisbon School of Business and Economics et de l'Université Carnegie Mellon, le blocage de sites de piratage a un effet significatif sur la réduction du trafic internet généré par les utilisateurs de BitTorrent. Le trafic en amont et en aval a en effet diminué de manière significative sans rebond notable dans le temps. Une baisse du trafic BitTorrent qui, de fait, suggère une diminution des activités de piratage sur ce site.

Les chercheurs ont également observé une augmentation des recherches sur Google pour des termes tels que "proxy", "VPN" et "DNS" lors de la mise en place des mesures de blocage. Cela indique que les utilisateurs cherchaient des moyens de contourner les restrictions. Au bout de quelques mois, l'activité de recherche revenait à la normale, mais la plupart des pirates persistants avaient déjà trouvé comment accéder aux sites bloqués.

Aucune amélioration significative de l'utilisation des alternatives légales

L'un des objectifs du blocage des sites de piratage est d'encourager la consommation légale, en incitant les utilisateurs à opter pour des services de VoD payants ou à s'intéresser davantage aux chaînes de télévision. Cependant, l'étude en question n'a trouvé que très peu d'effet sur la consommation légale après la mise en place des mesures de blocage. Les chercheurs n'ont constaté qu'une augmentation très modeste du temps consacré à la télévision, soit 2,5 minutes supplémentaires en moyenne.

Néanmoins, l'étude présente de nombreuses limites, soulignent les chercheurs. D'abord, les alternatives légales de streaming de films et de séries télévisées dans le pays étudié étaient peu développées à l'époque. La disponibilité et l'utilisation de services tels que Netflix étaient limitées, ce qui pourrait expliquer en partie l'absence d'impact sur la consommation légale. De plus, les résultats de cette étude ne sont pas nécessairement généralisables à d'autres pays ou régions.