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Les tablettes, des concurrentes sérieuses à l'ordinateur ?







5 Avril 2013

Inspirées des palms, ces agendas électroniques personnels des années 90, les tablettes représentent aujourd’hui un marché prometteur. Alors que le taux d'équipement d'appareils nomades (ordinateurs portables, téléphones portables, tablette, etc) progresse sans cesse, les tablettes tactiles s'intègrent de plus en plus dans la vie des individus, leurs ventes ayant doublé en un an pour atteindre un taux d'équipement de la population de 8 %. À l'instar des smartphones, elles sont davantage possédées par les professions et catégories socioprofessionnelles ayant de bons revenus. Toutefois beaucoup plus abordables qu'à leurs débuts (200 euros environ pour les petits modèles), elles se sont éloignées de la perception de gadget futile qu'elles projetaient initialement. Représentent-elles pour autant une concurrence sérieuse aux ordinateurs portables ?


Une croissance exceptionnelle, de nombreux avantages.

Les tablettes, des concurrentes sérieuses à l'ordinateur ?
De par son format pratique, réduit et maniable, la tablette attire de nouveaux consommateurs. Plus petit qu'un ordinateur portable, elle peut aisément se ranger dans un sac, possède un poids raisonnable, a souvent une grande autonomie de batterie, et peut être manipulée à une ou deux mains. Il n'y a pas besoin de beaucoup de place pour l'utiliser et, au contraire de l'ordinateur, il n'est pas nécessaire d'être en position assise. De nombreux avantages donc, qui, alliés à des prix d'entrée de gamme peu élevés, commencent à créer une concurrence sérieuse au marché des ordinateurs portables. Leurs ventes devraient même dépasser celles des laptops. Et dès 2015, elles devraient être supérieures à celles des ventes de télévisions. On pourrait ainsi passer de 100 millions d'exemplaires (estimation pour 2013) à 350 millions en 2015 au niveau des ventes mondiales.
           
Et si l'iPad a été le précurseur de ce mouvement en 2010, et qu'Apple a régné jusqu'alors en maitre incontesté du marché, ses ventes devraient passer cette année en dessous des 50 % pour voir s'installer durablement les concurrents.
 
Ce n'est ainsi plus un vulgaire gadget, puisque les tablettes permettent de se connecter à Internet, de consulter ses mails (elle peut alors être utilisée dans le cadre professionnel), mais aussi de lire et écouter des vidéos, d'installer diverses applications plus ou moins utiles, etc. Petit bémol toutefois, les OS restent des formats propriétaires, et il est difficile de changer par soi-même, entrer en profondeur de la machine, « bidouiller » comme cela est possible avec les ordinateurs.
 
Il est cependant vérifié que les tablettes sont davantage utilisées à des fins de divertissement, et les logiciels lourds et complexes restent et resteront (pour un temps du moins) sous le format ordinateur. Dans cette perspective, le développement des jeux sur tablette est en perpétuelle évolution. En 2011, ces derniers ont généré 491 millions de dollars de chiffre d'affaires, et il estimé que dans deux ans celui-ci devra dépasser les 3 milliards de dollars. Cette estimation mise sur l'adéquation révélée entre le format physique que proposent les tablettes et les attentes des consommateurs de jeux vidéos.

Une homogénéité des utilisateurs.

Les tablettes sont possédées par une variété de personnes assez représentatives de l'ensemble de la population, malgré une propension plus élevée pour les personnes ayant un revenu conséquent. Selon une étude de l'opérateur téléphonique Prixtel, en partenariat avec l'Institut IPSOS, au sein des utilisateurs il y a 54,2 % d'hommes contre 45,8 % de femmes. Et si la population a tendance à être plus jeune, elle reste assez équilibrée.

Remplaceront-elles alors les ordinateurs portables ?

Il faut avant tout se demander quelle serait la finalité de les remplacer. En effet, les constructeurs de tablette sont aussi des constructeurs d'ordinateurs. Leur intérêt n'est donc pas de proposer un produit qui remplacerait le premier, par innovation, mais bien de se positionner sur un second segment, de le développer et de l'entériner pour diversifier leurs ventes. Toutefois, certains produits ont d'ores et déjà intégré la complémentarité d'un ordinateur portable à une tablette tactile (par exemple les modèles de Dell, proposant un clavier détachable de la tablette, ou ceux de HP, présentant les caractéristiques des deux produits). Cependant, plus la gamme des produits tend à s'étendre, plus des solutions personnalisées seront proposées.
 
Par ailleurs, plus les designs évoluent, plus les applications deviennent complexes et les systèmes fonctionnent selon un schéma propriétaire (le système, les applications, les fichiers de base ne peuvent pas être modifiés). Dans cette dynamique il y a une certaine déconnexion avec la compréhension de l'informatique. Les logiques qui la constituent sont de plus en plus cachées par des solutions graphiques.
 
Mais l'univers tactile ne concerne pas seulement les formats permettant d'être transportés. Les ordinateurs de salons sont également touchés, proposant un écran tactile servant complétant l'interface classique clavier / souris.