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Limitation de vitesse à 80 km/h : 349 vies sauvées ?







21 Juillet 2020

Le gouvernement a publié, le 20 juillet 2020, la très attendue étude d’impact sur la Sécurité routière de l’expérimentation de deux ans de la limitation de vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires. Il annonce, en grande pompe, 349 vies sauvées, mais ce résultat n’est pas une victoire totale alors que la mesure continue d’être impopulaire chez 52% des Français.


349 vies sauvées en 20 mois, moins que prévu

Pixabay/Free-Photos
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C’est le chiffre le plus éloquent de l’étude d’impact des 80 km/h en France : la mesure aurait permis, selon l’analyse du Cerema, de sauver 349 vies en 20 mois. L’analyse s’est en effet arrêtée à février 2020, alors qu’elle aurait dû porter sur 24 mois, à cause du confinement qui a modifié considérablement la mobilité des Français, rendant la comparaison impossible avec les années précédentes.

Le résultat est donc bon, pour la Sécurité routière, même s’il reste inférieur aux attentes : le gouvernement espérait sauver entre 300 et 400 vies par an avec cette mesure, un niveau finalement atteint en un peu moins de deux ans. Mais, dans le détail, il y a des points de cette analyse qui peuvent être attaqués.

La seule vitesse aurait permis de sauver des vies ?

S’il ne fait aucun doute que réduire la vitesse sur les routes de France a permis de sauver des vies, la vitesse restant la première cause de mortalité en voiture, le gouvernement semble laisser entendre que les 349 vies sauvées sont liées exclusivement qu’à cette baisse. Or, ce pourrait bien ne pas être le cas.

L’étude du Cerema signale en effet que le nombre d’accidents ayant entraîné des blessures de personnes n’ont pas chuté, seul le nombre de décès a baissé, de 10%. Mais ce que le gouvernement semble oublier c’est qu’entre 2018 et 2020, plus de 4 millions de nouveaux véhicules ont été vendus en France, ce qui représente plus de 10% de l’ensemble du parc automobile particulier. Or, ces véhicules neufs intègrent de nouveaux dispositifs de sécurité et de nouvelles technologies qui peuvent également avoir eu un rôle dans la baisse du nombre de décès sur les routes.

De quoi amender, quelque peu, les annonces de la Sécurité routière, sans enlever l’effet positif d’une vitesse réduite dans le risque de décès en cas d’accident.