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Loyers à Paris : sans la loi d’encadrement la folie continue



Journaliste pour VA Press. En savoir plus sur cet auteur




4 Septembre 2018

L’échec cuisant de la loi sur l’encadrement des loyers a pour conséquence immédiate une explosion des prix dans certains quartiers parisiens. D’après une enquête du quotidien Le Parisien-Aujourd’hui en France, en moyenne les loyers dépassent de 130 euros par mois le plafond pensé par la mesure ratée.


Creative Commons - Pixabay
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C’est l’histoire d’une loi qui parce qu’elle a échoué a empiré la situation qu’elle voulait contrôler. Sous le précédent quinquennat, l’encadrement des loyers était vendu comme une des mesures sociales phare du gouvernement de l’époque. La loi devait permettre d’arrêter la folie de la hausse des loyers dans les zones tendues, Paris en tête. Quelques mois après l’échec cuisant et définitif, une enquête du journal Le Parisien-Aujourd’hui en France montre que les prix ont explosé.
 
« Les prix des loyers parisiens ont-ils flambé depuis la fin de l’encadrement en novembre 2017 ? L’association de consommateurs CLCV avait déja répondu par l’affirmative en juillet, après avoir épluché 1 000 annonces immobilières. En moyenne, l’association avait calculé que depuis la fin de cette mesure imaginée sous le quinquennat de François Hollande, un nouveau locataire pouvait payer en moyenne 130 € de loyer en plus du plafond légal » commence le quotidien
 
Une moyenne qui ne permet pas de saisir l’ampleur de la situation étant donné les disparités très importantes selon les quartiers. Le président de l’association alerte ainsi sur certains locataires qui payent plus de 400 euros de trop chaque mois. « Mais les calculs de l’association permettaient d’estimer seulement une moyenne dans la capitale. Aujourd’hui, une étude beaucoup plus précise réalisée par Meilleursagents.com, que nous dévoilons en exclusivité, va plus loin et révèle, quartier par quartier, les loyers qui dérapent le plus » continue Le Parisien.
 
Cette dernière enquête montre ainsi que plus les surfaces sont petites, plus les excès sont importants. 46% des studios sont au-dessus des niveaux qui étaient fixés contre 40% pour les T2 ou T3. « Mais ce sont surtout les différences entre quartiers qui impressionnent. Record pour les quartiers Notre-Dame (dans le 4e arrondissement, il comprend l’île Saint-Louis et la partie de l’île de la Cité située à l’est du boulevard du Palais) et la Monnaie (le nord-est du 6e arrondissement, il longe la Seine et fait face à l’île de la Cité) : ici, plus de 70 % des annonces étudiées ne respectent pas le plafond fixé par l’encadrement ! Parmi les très mauvais élèves, notons également Saint-Gervais (dans le 4e arrondissement), Montparnasse (nord du 14e arrondissement), Saint-Germain-des-Prés (dans le 6e autour de l’abbaye) et Jardin des Plantes (5e arrondissement), on tourne plutôt autour des 60% de dépassement » lit-on plus loin.