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Navalny hospitalisé, la France propose d’accueillir l’opposant russe



Journaliste pour VA Press. En savoir plus sur cet auteur




21 Août 2020

Alors que les premiers examens excluent la piste de l’empoisonnement, l’hospitalisation de l’opposant politique russe Alexeï Navalny a de nouveau fait parler de la situation politique du pays. La France a saisi l’opportunité pour proposer d’accueillir l’opposant, même si l’équipe médicale est opposée à tout transfert.


Creative Commons - Pixabay
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Tout est politique. Juste avant que les premiers résultats excluent la piste de l’empoisonnement, l’hospitalisation en urgence de Alexeï Navalny a été l’occasion pour la France de proposer de l’accueillir. Inconscient et dans un état grave, c’est son entourage qui avait tout de suite assuré qu’il avait été victime d’un attentat. « Navalny était dans un vol rejoignant Moscou depuis Tomsk, une ville de Sibérie, quand son état de santé s’est subitement dégradé. « Alexeï a été empoisonné, intoxiqué », et « se trouve désormais en soins intensifs », a écrit sa porte-parole, Kira Iarmich. « L’avion a fait un atterrissage d’urgence à Omsk. (…) Nous supposons qu’Alexeï a été empoisonné avec quelque chose de mélangé dans son thé. C’est la seule chose qu’il ait bue depuis le matin. Les médecins disent que la toxine a été absorbée plus rapidement par le liquide chaud », a poursuivi Mme Iarmich, qui précise que M. Navalny a été placé sous respirateur artificiel. « Nous avons exigé que la police vienne à l’hôpital », a-t-elle ajouté » rapporte Le Monde.

Dans un climat de défiance total vis-à-vis des autorités et même de l’équipe médicale, son entourage s’était prononcé pour une évacuation. La France avait proposé son aide pour l’accueillir et le soigner. Tandis que l’Allemagne proposait un avion médicalisé, les médecins se sont opposés à cette décision assurant qu’elle mettrait sa vie en danger.

Alors que les éléments factuels et fiables manquent encore, l’on peut comprendre l’extrême sensibilité de son entourage alors que ces dernières années, il a été régulièrement mis sous pression voire attaqué. « Principal opposant au président Vladimir Poutine depuis l’assassinat de Boris Nemtsov en 2015, cet avocat de 44 ans, dont les publications anticorruption sont abondamment partagées sur les réseaux sociaux, a déjà souffert d’attaques physiques dans le passé. Il avait eu notamment les yeux aspergés par un produit désinfectant à la sortie de son bureau en 2017. Lors de l’une de ses dernières détentions, à l’été 2019, Navalny avait également accusé le pouvoir de l’avoir empoisonné, après l’apparition inexpliquée d’un gonflement des paupières et de multiples abcès au cou, au dos, au torse et aux coudes. Mme Iarmich a assuré être « sûre que la même chose est arrivée aujourd’hui ». « Ce sont des symptômes différents, manifestement un autre produit », a-t-elle précisé » appuie le quotidien français.