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Pandora Papers : 11.300 milliards sous le soleil







4 Octobre 2021

Une enquête publiée le 3 octobre par le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) dévoile au grand jour les comptes de plus de 29.000 sociétés offshores, et met en cause de nombreuses personnalités.


Une évasion fiscale estimée à 11.300 milliards d’euros

Crédit photo : Pixabay
Crédit photo : Pixabay
On avait déjà découvert les LuxLeaks, les Panama Papers, les Paradise Papers… Maintenant, place aux Pandora Papers, un nouveau scandale soulignant l’ampleur des avoirs dissimulés dans des comptes offshore. L’évasion fiscale mise en lumière par ces Pandora Papers est estimée à 11.300 milliards d’euros, soit dix fois le PIB de la France…

Pour parvenir à ce chiffre, le consortium fort de 600 journalistes (dont Le Monde et Cash Investigation pour la France) a épluché 11,9 millions de documents issus de 14 sociétés de services financiers, dévoilant ainsi plus de 29.000 sociétés offshores. Parmi elles, les stars internationales côtoient les chefs d’État, en fonction comme en retraite. On y trouve par exemple le Premier ministre tchèque Andrej Babis, le roi de Jordanie Abdallah II, les présidents de l’Équateur et du Kenya, l’ex-premier ministre britannique Tony Blair, la chanteuse Shakira, le mannequin Claudia Schiffer, le footballeur Angel di Maria ou l'entraîneur Pep Guardiola.
 

600 Français concernés par les révélations des Pandora Papers

L’ICIJ est parvenu à établir des liens entre des actifs offshore et 336 dirigeants et responsables politiques de premier plan, ayant créé près de 1.000 sociétés, domiciliées pour les deux tiers aux Îles Vierges britanniques. Au centre de ces montages destinés à l’évasion fiscale d’une ampleur inimaginable, on retrouve souvent, selon l’ICIJ, le cabinet d'avocats panaméen Alcogal (Aleman, Cordero, Galindo & Lee). Ayant  joué « un rôle majeur dans l'évasion des taxes », on retrouve ce cabinet impliqué dans la création des comptes de plus de 160 personnalités.

Au total, pas moins de 600 Français voient leurs placements offshores mis en lumière par cette ample enquête. Selon cette vaste enquête internationale, Dominique Strauss-Kahn, ex-directeur général du Fonds monétaire international (FMI), aurait notamment fait transiter plusieurs millions de dollars d'honoraires de conseil à des entreprises via une société marocaine exempte d'impôts.