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Vignobles gelés : des pertes qui devraient se chiffrer en milliards







12 Avril 2021

Après l’épisode de gel tardif qui a frappé le vignoble français, et en attendant le prochain, certains domaines risquent de ne pas s’en relever.


80% du vignoble français touché

Un épisode de gel dévastateur pour les vignobles français. (photo : Pixabay)
Un épisode de gel dévastateur pour les vignobles français. (photo : Pixabay)
C’est un épisode de gel historique qui a touché l’agriculture française, et le secteur viticole presque tout entier. Alors qu’une nouvelle série de nuits de gel s’annonce, les dégâts engendrés par les récents épisodes de froid nocturne sont déjà dramatiques. Les premiers chiffres parlent déjà de 80% du vignoble français touché. L’équivalent de vingt millions d'hectolitres auraient, au bas mot, été gelés, soit 2,6 milliards de bouteilles, et 46% de la production française. Les premières estimations s’élèvent déjà à deux milliards d'euros de pertes.

En cause : un épisode de températures clairement estivales qui auront induit en erreur les bourgeons, leur faisant perdre leur protection contre le froid en laissant apparaître bourre et jeunes feuilles. Résultat : bourgeons et feuilles ont littéralement brûlé sur pied, avec des dégâts sans doute plus graves encore que l’épisode de gel de 1991, dramatique pour nombre d’appellations. Si un bourgeon porte en général deux grappes, la destruction des bourgeons primaires entraîne celle de la récolte.

Un surstock qui reste encore à quantifier

En 2020, comme les cinq années précédentes, selon les chiffres du CNIV, Comité National des Interprofessions des Vins à appellation d'origine et à indication géographique, la production de vin dans l’Hexagone s’est élevée à environ 45 millions d’hectolitres. En attendant que les Saints de glace ne soient passés, il est impossible de quantifier exactement à quel point elle se verra amputée cette année.

Une telle baisse de la production devrait également entraîner en cascade une baisse d’activité pour tout le secteur, entre emplois saisonniers, transport et vente. Reste par ailleurs à voir d’ici à l’été ce que représente le surstock entraîné par la baisse de consommation, dans un contexte de confinement et de restrictions sanitaires. Au-delà des exportations de vins français en soi, pourrait même se poser la question de l’approvisionnement en vin de France sur le marché intérieur à l’horizon 2022. Pour le plus grand bonheur des autres pays producteurs de vin en Europe ?