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WhatsApp : l’ONU juge l’application pas sécurisée







27 Janvier 2020

L’application de messagerie que détient le groupe Facebook depuis 2014, WhatsApp, est au centre d’un piratage dont la teneur est politique et internationale. En 2018, Jeff Bezos, patron d’Amazon, aurait subi un piratage de son téléphone commandité par l’Arabie Saoudite. Et WhatsApp en fait les frais, en tout cas en termes d’image : l’ONU la juge non sécurisée.


Un piratage sur fond d’assassinat

Pixabay/LoboStudioHamburg
Pixabay/LoboStudioHamburg

L’affaire commence en 2018 : le journaliste Jamal Khashoggi, opposé au régime saoudien, est assassiné dans l’ambassade de l’Arabie Saoudite en Turquie. Un meurtre que l’Arabie Saoudite nie puis confirme, en particulier sous la pression des médias. Un journal, notamment, a permis de faire éclater le scandale : le Washington Post, détenu par Jeff Bezos.

En 2019, le patron d’Amazon dévoile que son téléphone portable a été piraté et, selon une enquête qu’il a fait mener par un spécialiste de la sécurité informatique, l’Arabie Saoudite serait derrière l’attaque. Le lien entre l’affaire Khashoggi, le Washington Post et Jeff Bezos n’est pas confirmé mais fortement soupçonné. D’autant plus que l’attaque aurait été ciblée, il ne s’agissait pas d’une attaque massive visant les utilisateurs de WhatsApp.


L’ONU interdit l’utilisation de WhatsApp

L’ONU, du fait de la teneur politique et internationale de l’affaire, s’en est mêlée en 2019 et a mené sa propre enquête : elle confirme début 2020 que l’Arabie Saoudite a bien été à l’origine du piratage. Entre temps, selon les informations de Reuters, l’organisation a interdit, en juin 2019, à ses responsables d’utiliser WhatsApp pour des raisons de sécurité. Une décision confirmée par Farhan Haq, porte-parole de l’ONU, le 23 janvier 2020 : « les principaux responsables aux Nations Unies ont reçu pour instruction de ne pas utiliser WhatsApp, ce n'est pas considéré comme un moyen sûr ».

L’ONU juge donc WhatsApp non sécurisée, ce que nie toutefois l’entreprise. Carl Woog, directeur de la communication de WhatsApp, a très rapidement répondu à ces accusations : « chaque message privé est protégé par un cryptage de bout en bout pour contribuer à empêcher WhatsApp ou d'autres de voir les conversations. La technologie de cryptage que nous avons développée avec Signal jouit d'une grande considération auprès des experts en sécurité et reste la meilleure disponible pour les personnes à travers le monde ».