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Anne Hidalgo pour une nette baisse des prix des carburants







7 Octobre 2021

Dans un entretien paru mardi 5 octobre dans « Libération », la maire de Paris, Anne Hidalgo, prône une baisse de la taxe sur les carburants. La candidate à la présidentielle estime que l'on ne peut pas demander aux plus fragiles de « payer le prix fort de la transition écologique ».


Taxe sur les carburants : Anne Hidalgo veut baisser la pression sur les revenus modestes

Anne Hidalgo pour une nette baisse des prix des carburants
La candidate socialiste à la fonction présidentielle souffre d'une image très défavorable dans l'esprit des automobilistes. Pourtant, elle a décidé de sortir de cette image "anti-voitures" dans un entretien accordé à Libération, mardi 5 octobre. La maire de Paris tient à marque sa « différence avec les Verts ». Elle estime « qu’on ne peut pas continuer à demander aux plus fragiles, aux plus modestes ou aux classes moyennes de payer le prix fort de la transition écologique ». Celle-ci « ne se fera pas contre ceux qui, aujourd’hui, ne parviennent plus à boucler leurs fins de mois, parce que les loyers, l’énergie et les carburants augmentent mais pas leurs salaires. Comment ? En baissant les taxes sur le prix des carburants. Certains vont m’expliquer que ce n’est pas écologique. Au contraire : on a besoin de raccrocher les catégories populaires à cette transition. Onze millions de personnes ont besoin de leur voiture tous les jours pour aller travailler. Il faut les accompagner pour tourner la page des véhicules thermiques à partir de 2030 ».

Anne Hidalgo souligne que « là où il n'y a pas de solution, on ne peut pas dire aux gens de ne pas prendre leur voiture ». Quelles seraient les solutions alternatives selon elle ? « Il faut aider nos concitoyens, s'ils le peuvent, à aller vers les transports en commun. Cela signifie avoir un plan pour le ferroviaire et rouvrir des petites lignes. Cela veut dire investir avec les régions et les départements dans des équipements propres. Cela veut dire enfin accompagner massivement les Français dans l'achat de véhicules non polluants ». La candidate socialiste a ajouté, sur France 2 mercredi 6 octobre, que la transition écologique ne pouvait pas se faire « contre 11 millions de Français qui n'ont pas d'autres solutions ». 

Bruno Le Maire pour une aide

Côté gouvernement, on n'est pas séduit par les propositions de la candidate socialiste à la présidentielle. Bruno Le Maire a attaqué sur RTL, mercredi 6 octobre matin, frontalement deux candidats à la présidentielle : Xavier Bertrand et Anne Hidalgo. « On n'est pas à une incohérence près », a-t-il commenté. Le ministre de l'Économie a assuré que le gouvernement était prêt à un effort pour compenser la hausse du prix du carburant, comme il l'a récemment fait avec le chèque énergie pour le gaz et l'électricité. « Sur le diesel et l'essence, si l'envolée se poursuit, il faudra réagir, a assuré Bruno Le Maire. On l'a fait sur le gaz et l'électricité, donc s'il faut le faire sur le carburant, nous sommes prêts à le faire ».

Les mesures prises par la maire de Paris depuis 2014 ont exaspéré un grand nombre d'automobilistes de la capitale : piétonnisation des voies sur berges, suppression de 60.000 places de stationnement, interdiction de circulation des voitures les plus anciennes, réduction de la vitesse à 30km/h dans la plupart des rues de la ville intramuros… L'association 40 millions d’automobilistes, a, une fois n'est pas coutume, salué cette prise de position d’Anne Hidalgo. Invitée à débattre avec son délégué général Pierre Chasseray, la candidate socialiste a déclaré vouloir jouer sur la TVA. « Elle est à 20% sur l’essence. On peut la passer à 5,5 parce que c’est un produit de première nécessité », a-t-elle estimé mercredi 6 octobre en fin de journée sur RTL.