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Addiction au porno, il existe des moyens pour s’en sortir



Journaliste pour VA Press. En savoir plus sur cet auteur




19 Août 2016

Trop peu abordée, l’addiction au porno est un mal qui touche des milliers de personnes. Plus qu’une mauvaise habitude dont on a honte, il s’agit d’une tendance qui peut avoir de lourdes conséquences sur la vie familiale ou sociale. Florent Badou, un ancien addict, donne des pistes pour s’en sortir dans son livre « Avant j’étais accro au porno ».


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C’est une situation dans laquelle beaucoup d’hommes se trouvent sans pouvoir en parler, par honte. L’habitude de regarder des films pornos tournent beaucoup plus régulièrement que ce que l’on croit en addiction. A des degrés divers, cette addiction peut avoir de lourdes conséquences sur la vie affective, familiale et sociale des personnes concernées. C’est en substance le message que veut faire passer Florent Badou, auteur de « Avant j’étais accro au porno ».

Dans cet ouvrage, l’auteur raconte qu’il a passé quinze ans de sa vie à souffrir d’une addiction au porno. Loin du cliché de célibataire endurci, Florent Badou est marié et père de deux enfants. Interviewé par le site Pourquoidocteur il explique qu’il s’agit d’une addiction au même titre que les autres. « Pourquoi un fumeur fume-t-il ? Pourquoi un alcoolique boit-il ? C’est compliqué…La masturbation et l’orgasme qui s’en suit ont un pouvoir anxiolytique et apaisant dû à la décharge d’endorphines. On est plus calme pendant un moment mais cela se paie au prix fort. Il faut augmenter la fréquence ou la dose, il faut recommencer. On vit cela en mode zombie. J’ai été accro à la pornographie et la masturbation pendant quinze ans. J’ai terriblement souffert de cette addiction. Aujourd’hui, je m’en suis libéré » raconte-t-il.

 Avançant les grandes lignes de sa méthode, il explique que « pour commencer, j’estime essentiel de comprendre pourquoi on veut s’en sortir et d’identifier pourquoi on retombe là-dedans. En caractérisant mieux les situations, on peut les anticiper et les prévenir. J’ai voulu arrêter parce que je perdais tout contrôle sur ma vie. »

Dans le domaine, continue-t-il, « on ne peut s’en sortir seul, il faut demander de l’aide. Le traitement classique de l’addiction au sexe passe effectivement par la parole avec l’aide d’un addictologue. Mais on peut aussi passer par un groupe de parole comme les Dépendants Affectifs et Sexuels Anonymes (DASA), qui fonctionne sur le modèle des Alcooliques Anonymes. Il y a aussi l'ANPAA. Cela peut être efficace pour certains. En ce qui me concerne, ma psychologue a été ma femme, elle m’a beaucoup soutenu. Si on n’a pas de conjoint, ça peut être aussi un ami, l’important, c’est le soutien et les contrôles externes librement consentis. »