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L’Allemagne nationalise la filiale locale de Gazprom



Journaliste pour VA Press. En savoir plus sur cet auteur




21 Novembre 2022

Inquiète pour son approvisionnement en gaz, l’Allemagne vient d’annoncer la nationalisation de la filiale locale de Gazprom. C’est la deuxième opération de ce type que Berlin lance pour faire face à une crise d’approvisionnement sans précédent.


Creative Commons - Pixabay
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La filiale de Gazprom en Allemagne devient société publique. Un changement de statut qui ne fait que confirmer la situation depuis des mois. « L'État allemand a annoncé lundi la nationalisation de la filiale allemande du géant russe Gazprom afin de sauver de la faillite ce fournisseur de gaz qu'il administre déjà depuis avril et qui est surendetté. Il s'agit de garantir la «sécurité d'approvisionnement en gaz» de l'Allemagne, indique le ministère allemand de l'Économie dans un communiqué. Berlin nationalise ainsi pour la deuxième fois en quelques mois un groupe énergétique de premier plan, après avoir déjà sauvé l'allemand Uniper, asphyxié par les coupures de gaz russe. La société SEFE, qui opérait auparavant sous le nom de Gazprom Germania, « est une entreprise clé pour la fourniture d'énergie en Allemagne », précise le ministère » explique Le Figaro.

Depuis le mois d’avril dernier, l’État fédéral a pris le contrôle de cette entreprise au moment où les tensions avec la Russie prenaient une nouvelle ampleur. « Unique actionnaire de Gazprom Germania, Gazprom avait annoncé, le 1er avril, qu'il avait retiré ses actifs de sa filiale. Berlin avait voulu éviter que l'entreprise ne tombe dans des mains hostiles, voire qu'elle soit carrément liquidée, et avait confié, pour six mois, sa gestion à l'Agence fédérale des réseaux (Bundesnetzagentur), la rebaptisant SEFE. Un arrêté comptable datant de fin août indique que SEFE compte un milliard de capitaux propres pour 3 milliards d'euros de dettes, signifiant qu'elle se trouve en situation de surendettement. «Les partenaires commerciaux et les banques ont suspendu leurs relations d'affaires avec la société ou sont réticents à en nouer de nouvelles», a indiqué le ministère de l'Économie » lit-on plus loin.

Après une réduction de capitale à zéro et une indemnité à verser à l’ancien actionnaire, l’Etat allemand prévoit d’injecter 225 millions d’euros pour être le seul propriétaire de la société. « L'Allemagne prévoit également de porter à 13,8 milliards d'euros un prêt de la banque publique allemande KfW à l'entreprise, afin d'augmenter les fonds propres de celle-ci via un échange de dettes contre des actions. Ces mesures seront financées par le plan de soutien de 200 milliards d'euros décidé début octobre par Berlin pour protéger son économie face à la crise énergétique et qui a été critiqué par plusieurs pays européens » explique Le Figaro. Une prise en main nationale du gaz qui ne résout pas pour autant les enjeux de source d’approvisionnement.