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Villani à Paris, la méthode Macron remise en question



Journaliste pour VA Press. En savoir plus sur cet auteur




11 Septembre 2019

Arrivé au pouvoir par surprise, certain que ses soutiens lui resteront fidèles jusqu’au bout, Emmanuel Macron découvre avec la Maire de Paris et Cédric VIllani qu’il ne peut pas régner en souverain sur le parti présidentiel.


Creative Commons - Pixabay
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Benjamin Griveaux en rêvait. Il est un des plus vieux compagnons de route du président de la république. Benjamin Griveaux a obtenu l’investiture du parti présidentiel pour la mairie de Paris. Tout se passe comme prévu sauf qu’au passage, la méthode a déplu et le parti de la majorité se trouve divisé dans sa conquête de la capitale. Cédric Villani, qui lui aussi était en lice pour l’investiture du parti LREM, vient en effet d’annoncer qu’il se présenterait tout de même. « Cette dissidence qui a fleuri durant l’été ne résulte pas seulement des maladresses commises par l’ancien porte-parole du gouvernement, réputé cassant. Elle constitue aussi un sérieux camouflet pour le parti présidentiel, dont elle révèle la faiblesse intrinsèque. Lancé en avril 2016 pour soutenir la candidature à l’Elysée d’Emmanuel Macron, En marche ! a, depuis la victoire de 2017, une mission : installer durablement le macronisme, le faire vivre au-delà de l’aventure personnelle qu’a constituée l’élection du jeune président. Le parti doit, pour cela, bâtir une doctrine, investir des candidats, engranger des victoires » commente Le Monde .

Fait intéressant, les deux candidats ont beau être très différents, ils incarnent tous les deux très bien cette majorité présidentielle. « Les soutiens dévoilés cette semaine tant par Benjamin Griveaux que par Cédric Villani illustrent deux façons de faire de la politique : la première prioritairement tournée vers les partis et les élus, la seconde davantage orientée vers la société civile et le monde de la recherche. Le député de l’Essonne s’imagine en outre plus apte à séduire la gauche que son rival, ancien soutien de Dominique Strauss-Kahn. Le parti présidentiel est, à ce jour, incapable de produire une synthèse entre les différents courants qui le composent » analyse Le Monde.
 
Désormais tous les regards se tournent vers le parti LREM et la président de la République. Ce dernier a été élu en tournant le dos à la famille politique qui l’avait fait entrer au gouvernement et connaitre du grand public. Exclure Villani serait tourner la page de l’indépendance pour assumer celle d’un parti traditionnel. Ne pas l’exclure serait prendre le risque de voir ce genre de situations se multiplier aux quatre coins du pays. Or l’année prochaine, le parti présidentiel sait qu’il a une occasion en or pour étoffer ses rangs d’élus.