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MSF s’alarme du silence face à ses alertes concernant les violences en RDC



Journaliste pour VA Press. En savoir plus sur cet auteur




7 Novembre 2022

L’ONG Médecins sans frontières (MSF) s’inquiète de la faible réaction humanitaire en RDC après que des alertes soulignent les violentes oppositions en République démocratique du Congo.


Un cri dans le vide. Il y a plusieurs mois déjà, Médecins sans frontières (MSF) a alerté sur les violents affrontements qui avaient débuté en RDC. « Personne n'avait vu venir ce qu'il allait se passer dans le Mai-Ndombe et le Kwilu. Nous avons été pris de court par l'ampleur et l'intensité des violences : tueries, maisons incendiées, déplacements de milliers de personnes... Au moins 180 personnes ont été tuées dans ces épisodes de violences selon les autorités. Un bilan probablement très partiel » note la responsable mission de l’ONG en République démocratique du Congo.

Le récit de la responsable de MSF est éloquent. Il montre un certaine habitude de la communauté internationale concernant les troubles dans cette région. Avec des appels et des témoignages qui ne suscitent presque plus de réaction. « Comment en est-on arrivé là ? Un conflit foncier, sur fond de tensions anciennes ancrées dans des problématiques coutumières et administratives, a mis le feu aux poudres dans une zone où vivent de nombreuses communautés. Ce qui a débuté par des incidents localisés s'est progressivement mué en des actes de violence indiscriminée. Après quelques jours de présence dans le territoire de Kwamouth, où les affrontements ont débuté, nous avons pu voir une logique de vengeance s'installer, avec des attaques et des représailles de toutes parts, débordant cette seule zone. Les discours de haine se sont multipliés et le voisin d'hier est devenu « l'ennemi » d'aujourd'hui » explique le communiqué.

Des villages brulés, des massacres de populations dont des femmes et des enfants ont été observés par l’ONG. Sans que cela ne suscité une forte réaction internationale. « Nos appels, lancés dès le début de cette explosion de violences, n'ont pas été entendus, malheureusement. « Pas assez de besoins », « Pas assez de moyens », « Trop d'insécurité ». Ici aussi, comme dans tant d'autres zones oubliées de la République Démocratique du Congo, le travail de mobilisation est éreintant et frustrant » ajoute le texte. Et de noter que si les affrontements sont moins fréquents depuis quelques semaines, ils se poursuivent de manière sporadique.