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Sous couvert écolo, McDonald vendrait à prix d’or de l’eau du robinet



Journaliste pour VA Press. En savoir plus sur cet auteur




24 Septembre 2021

A grand renfort de communication McDonald annonce la fin des bouteilles d’eau en plastique pour des raisons écologiques. Mais en réalité elle facture cher de l’eau du robinet filtrée.


Creative Commons - Pixabay
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Pourquoi se refuser un virage écologique quand il peut être aussi rentable ? Car s’il a fallu financer la campagne de communication autour de « Eau by McDo », le produit va être vite rentabilisé. Car outre le fait que les dépenses en Evian et Badoit vont s’arrêter, c’est tout simplement de l’eau du robinet filtrée qui est vendue. « Le géant américain avait dévoilé son projet fin mars. Avec un objectif affiché : bannir les bouteilles en plastique de ses points de vente d’ici à la fin de l’année. McDonald’s estimait alors à 75 millions le nombre d’unités écoulées chaque année par ses soins dans ses 1 500 restaurants répartis sur l’ensemble du territoire. Il justifiait cette démarche en se drapant dans la vertu de l’écoresponsabilité. Une vertu illustrée par son logo : la fameuse arche dorée sur un fond repeint en vert » explique un article du journal Le Monde .

Mais contrairement aux pailles qui ont disparu, là l’intérêt est aussi financier. Car outre le prix des filtres qui n’est pas connu, c’est de l’eau du robinet qui est vendue 1,70 euro les 25cl ou 2,30 euros les 50 cl. Alors certes, l’enseigne propose aussi de l’eau modifiée avec des saveurs ou gazéifiées, mais rien qui ne justifie de tels prix. Au risque d’encourager les clients à se réfugier sur des sodas ou autres produits mauvais pour la santé mais dont le prix est au moins justifiable.

Au-delà d’une pratique commerciale mal vue, c’est le mélange des genres entre profit contesté et engagement écologique qui doit être dénoncé. Car avec cette publicité autour d’une eau du robinet très chères, le risque est surtout d’aggraver encore la perception des consommateurs pour le marketing environnemental et engagé des grands groupes. Habitué aux mauvaises publicités, la branche française du groupe ne bronche pas. Si l’indignation avait un effet sur les habitudes de consommation, ça se saurait.