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Benyamin Nétanyahou suscite une fronde de partis qui pourrait lui coûter sa place



Journaliste pour VA Press. En savoir plus sur cet auteur




3 Juin 2021

La fin du règne de Benyamin Nétanyahou pourrait bien être imminente alors qu’un accord historique de huit partis du pays se sont mis d’accord pour former une majorité parlementaire contre lui.


Creative Commons - Pixabay
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Déboulonner l’indéboulonnable. Par des accords politiques improbables, Benyamin Nétanyahou pourrait bien être renversé par le parlement. « Trente-cinq minutes avant minuit, Yaïr Lapid a fini par annoncer, mercredi 2 juin, ce qui longtemps avait paru impossible : il dispose d’une coalition. Les chefs de huit partis israéliens, infiniment disparates, ont apposé leur signature au bas de l’accord de gouvernement qu’il peaufine depuis deux mois. Ils conduisent en théorie une courte majorité parlementaire (61 députés sur 120), capable de renverser Benyamin Nétanyahou, après douze ans de règne sans interruption » raconte Le Monde .

L’alliance de partis qui avaient comme seul point commun l’envie de s’opposer au Premier ministre soutenu par le Likoud est un fait historique. « C’est la première fois dans l’histoire d’Israël qu’un parti arabe rejoint de plein droit une coalition de gouvernement – dans les années 1990, ces partis s’étaient contentés de soutenir tacitement le gouvernement d’Yitzhak Rabin. M. Nétanyahou en est à l’origine. C’est lui qui a rompu le cordon sanitaire que maintenaient les partis sionistes autour de M. Abbas, après les élections de mars, les quatrièmes en deux ans. De petits alliés suprémacistes juifs du premier ministre, fraîchement entrés à la Knesset, avaient fait barrage à leur accord » explique le quotidien.
Tout n’est pas joué et Benyamin Nétanyahou est un habile politicien. Sa principale défense ou contre-attaque devrait consister à diviser le camp de Naftali Bennett : « le premier ministre usera de tous ses relais auprès de rabbins et de figures de la droite dite « idéologique » pour convaincre les troupes de M. Bennett de lâcher prise. Son parti, Yamina, élu avec 6,2 % des voix en mars, ne compte que sept députés. Ce sont eux qui misent le plus gros, en se plaçant du côté des régicides. Plusieurs ont reçu des menaces de mort depuis un mois. Mercredi soir, M. Bennett, demeuré quasi mutique publiquement, a dû négocier tard avec l’un de ces parlementaires, Nir Orbach, qui a annoncé avoir retiré sa signature, jetant le doute sur la possibilité qu’un vote de confiance ait lieu à la Knesset à brève échéance. M. Bennett lui-même risquerait de tout perdre si une cinquième élection avait lieu demain. Mais il fallait qu’un homme de droite porte ce gouvernement sur les fonts baptismaux, puisque Israël a voté sans conteste en faveur de son camp depuis deux ans. »

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