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Standard & Poor’s baisse la note de l’Ukraine à CCC







21 Février 2014

L’agence d’évaluation estime que les événements ukrainiens rapprochent le pays de l’insolvabilité. Standard & Poor estime par ailleurs que la situation politique pourrait justifier prochainement un nouvel abaissement de la note.


Reuters DR
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Vendredi 21 février, l’agence d’évaluation a abaissé la note de l’Ukraine à CCC après des violences qui auraient fait environ soixante morts. Cette note, qui correspond à un niveau proche de l’insolvabilité, est accompagnée de prévisions pessimistes qui laissent présager un autre abaissement. En 2013, le pays a dépensé plusieurs de milliards de dollars pour lutter contre la récession et la crise politique a poussé la Russie a interrompre son soutien financier.

Malgré les discussions entre l’UE, la Russie et l’Ukraine, Standard & Poor’s estime qu’une solution politique et une stabilisation est peu probable. « S&P explique sa décision par la dégradation substantielle de la situation, estimant qu'après les affrontements de ces derniers jours un compromis politique est désormais hors d'atteinte » détaille l’AFP.

Craintes concernant les financements russes

S&P explique son geste par le risque qui pèse sur les relations ukraino-russes. Kiev est en effet largement dépendante de Moscou. Les affrontements actuels pourraient, d’après l’agence, remettre en question les prêts russes sur lesquels reposent l’économie ukrainienne.

« Après le refus fin novembre des autorités ukrainiennes de signer un accord de libre-échange avec l'Union européenne, Moscou a accordé à Kiev, au bord de la faillite, un crédit de 15 milliards de dollars et une baisse du prix du gaz importé correspondant à plusieurs milliards de dollars » explique l’AFP.

En décembre Moscou a versé trois milliards de dollars de dollars à Kiev mais a suspendu l’aide en janvier. La Russie expliquait alors attendre le retour d’une situation apaisée pour reprendre les versements. Le risque de faillite refait donc surface et l’agence prédit qu’en cas de cessation du soutien financier le pays fera faillite.

Plus étonnant, S&P analyse la situation politique comme le montre la dépêche de l’agence de presse française : « Elle souligne que l'opposition actuelle est moins soudée que lors de la Révolution orange de 2004 qui avait porté des pro-occidentaux au pouvoir et ne dispose pas de chef de file évident. »