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La vraie vie : être en ligne







15 Janvier 2016

Dans la bande dessinée, « La vraie vie » de Thomas Cadène et Grégory Mardon, vivre c’est être en ligne.


La vraie vie : être en ligne
Dans le jargon d’Internet, on a tendance à assimiler in real life (IRL) à la vie déconnectée. Dans la bande dessinée La vraie vie de Thomas Cadène et Grégory Mardon, c’est l’inverse : la vraie vie, c’est l’Internet, l’hyper connexion. Le reste, comme on l’entend, ce n'est rien, juste être AFK, away from keyboard, loin de son clavier. La misère en somme.
 
La BD met en scène Jean, un employé municipal dans une petite ville. Jean est intégré socialement, mais il a une addiction : l’hyperconnexion. Réseaux sociaux, sites d’infos et porno, forums, jeux en réseau, chat, sites de rencontres, tout y passe. À tel point qu’au fur et à mesure des années, Jean a construit des liens avec des inconnus à l’autre bout du monde. D’autres geeks  ou nerds comme lui.

C’est ce que lui renvoie Carine : « des gens, ouais, des pseudos quoi », rapporte Damien leloup dans son blog hébergé par Le Monde, Les petits miquets. Si Jean a du mal à décrocher, se connecte à Twitter dès qu’il le peut, cette bande dessinée interroge. Par exemple, écrit Damien Leloup, « connaît-on mieux quelqu’un lorsqu’il s’exprime librement, derrière un pseudonyme ? » Est-ce que connectés, nous sommes autres ? Ainsi, La vraie vie de Thomas Cadène au scénario, et Grégory Mardon au dessin, n'entend pas juger.

Le livre se contente d’analyser « l’enchevêtrement de nos vies connectées avec celles du monde physique », mais pas seulement. Beaucoup des tentations auxquelles l’internaute peut succomber sont passées au crible. Et Internet n’en sort pas forcément grandi. On comprend, si on ne le savait pas déjà, que le vide existe sur le WEB et aussi, IRL. La Vraie vie, explique Damien Leloup, est « un très convainquant récit de la quête de soi, à une époque où les frontières entre en ligne et hors ligne n’ont pas toujours un sens. » Et il a raison.

La vraie vie, de Thomas Cadène et Grégory Mardon (Futuropolis).