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Charlie Hebdo : les comptes de deux journalistes suspendus par Instagram







7 Septembre 2020

L’ouverture du procès, historique, des attentats contre Charlie Hebdo de 2015 a été l’occasion pour le journal satirique de republier les caricatures de Mahomet qui avaient déclenché l’attaque de la part des terroristes islamistes. Des journalistes de la rédaction les ont également publiées sur Instagram, et ont vu leurs comptes être suspendus.


Les comptes de journalistes signalés massivement ?

pixabay/webster2703
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Laure Daussy a été la première à dénoncer les faits : son compte Instagram, sur lequel elle avait publié la Une de Charlie Hebdo qui reprenait les caricatures de Mahomet, a été désactivé le 5 septembre 2020. Dans la foulée, Coco, également membre de la rédaction du magazine satirique, a vu elle aussi son compte être suspendu… et elle aussi avait publié cette Une.

Les deux journalistes ont estimé que c’était cette publication qui avait causé cette suspension, sans doute à la suite d’un signalement massif des comptes de la part de personnes opposées aux caricatures. L’Iran, dont on connaît la puissance en termes de cyberguerre, a publiquement critiqué la republication des caricatures par le magazine, sans qu’il soit possible de dire si l’attaque venait de ce pays. Mais en France aussi les caricatures de Mahomet ont été décriées par une partie de la population.

Pourquoi Instagram suspend les comptes ?

La suspension n’aura duré que quelques heures : Instagram a même présenté des excuses le 6 septembre 2020, déclarant que « ces comptes ont été supprimés par erreur. Nous les avons rétablis dès que cela a été porté à notre connaissance et nous sommes désolés de la confusion et de la détresse que cela a pu causer ». Le réseau social, propriété de Facebook, a toutefois nié que la Une de Charlie Hebdo soit en cause.

Reste que le réseau social, comme sa maison-mère Facebook, ont une politique de suspension préventive et qu’il est courant que des comptes signalés massivement soient supprimés. Le groupe évite ainsi que des images ou des propos problématiques voire illégaux, comme de la pédopornographie, ne soient publiés. Un système qui peut malheureusement être facilement détourné par des groupuscules.