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Danièle Obono représentée en esclave : condamnation unanime contre Valeurs Actuelles







31 Août 2020

La polémique médiatique de la fin de l’été vient du magazine d’extrême-droite Valeurs Actuelles qui a réussi le tour de force de se mettre à dos l’intégralité de la classe politique et la majorité des réseaux sociaux. En cause, une « fiction » mettant en scène la députée LFI Danièle Obono dépeinte en tant qu’esclave.


Valeurs Actuelles : une « fiction » qui ne passe pas

Pixabay/kconcha
Pixabay/kconcha
Le numéro d’août de Valeurs Actuelles présentait la nouvelle « fiction » politique : cette fois, le magazine a mis en scène Danièle Obono, députée LFI d’origine africaine, en tant qu’esclave, allant jusqu’à la représenter une chaîne au cou sur la couverture. En quelques heures, la condamnation a été unanime alors que les violences contre les noirs continuent aux États-Unis et que la question de l’esclavage est au centre de nombreuses tensions sociales et culturelles.

Danièle Obono a qualifié la publication de « merde raciste » publiée dans « un torchon » et « illustrée par les images d’une députée française noire africaine repeinte en esclave ». Sur les réseaux sociaux, très rapidement, le magazine a été au centre de vives critiques au point d’avoir tenté des excuses, qui n’auront pas suffi. Même l’intervention de Geoffroy Lejeune, directeur de la publication de Valeurs Actuelles sur BFMTV n’aura pas suffi à calmer les esprits.

Condamnation unanime de la gauche comme de la droite

Tandis que sur les réseaux sociaux le débat s’est enflammé, avec bien plus de critiques que de défenseurs du magazine, la classe politique a unanimement condamné la publication : Danièle Obono a reçu le soutien de son parti mais également des personnalités de La République en Marche, de la droite et même de Wallerand de Saint-Just, trésorier du Rassemblement National.

La députée et plusieurs associations entendraient porter plainte contre le magazine, une plainte qui risque toutefois de ne pas aboutir : selon le Garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, si le texte est « un roman nauséabond » qu’il « déteste », il resterait « dans les limites fixées par la loi ».

Le Parquet de Paris a toutefois annoncé, le 31 août 2020, avoir ouvert une enquête pour injures à caractère raciste à la suite de la publication.