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EncroChat : la fin de la messagerie des criminels







3 Juillet 2020

Vous connaissez WhatsApp, Snapchat, Facebook Messenger… mais connaissez-vous EncroChat ? Probablement pas, à moins de n’être un véritable passionné de réseaux Internet clandestins ou… un véritable criminel. Pas un petit voleur à l’étalage mais un véritable dealer de drogue voire un tueur à gages. Car oui, EncroChat était exactement cela : la messagerie des criminels. Un scénario digne d’un film de science-fiction.


Une opération conjointe aux Pays-Bas et en France

Pixabay/cocoparisienne
Pixabay/cocoparisienne
C’est en France, en 2017, qu’EncroChat est découvert. Il s’agit d’une opération criminelle d’envergure puisque les appareils, vendus 1.000 euros auxquels il fallait ajouter 3.000 euros pour le SAV, comme le rapporte le site 01net, proposaient l’anonymat le plus total. EncroChat est tout simplement un OS chiffré et sécurisé couplé à d’autres services tels qu’une messagerie cryptée de bout en bout. Les criminels en étaient friands et ont commencé à l’utiliser massivement.

Mais la police était à leurs trousses : en 2020, une cellule de 60 enquêteurs de la gendarmerie, appelée « Emma65 », est créée après une première enquête ouverte en 2018. La police française travaille alors avec ses homologues néerlandais pour tenter de percer le réseau. C’est chose faite : le chiffrement des messages est cassé et l’ensemble des conversations est siphonné. Un coup de filet comme il en arrive rarement.

EncroChat prévient ses utilisateurs… beaucoup trop tard

Selon 01net, la messagerie a prévenu ses utilisateurs le 13 juin 2020 annonçant une compromission de son domaine « par des entités gouvernementales ». Le service juge que le piratage a eu lieu 30 minutes auparavant… mais en réalité cela faisait presque deux mois que les messages étaient surveillés, copiés et analysés. La découverte du piratage gouvernementale est donc arrivée trop tard.

Preuve que ce réseau était très actif, depuis le piratage ce sont 8.000 kilos de cocaïne, 1.200 kilos de méthamphétamine, 19 laboratoires de drogue clandestins ainsi que des armes, des voitures et près de 20 millions d’euros en argent liquide que les enquêteurs ont pu saisir. Europol, la police européenne, annonce même une centaine d’arrestations dans le pays… et ce n’est probablement que le début d’une longue liste.