NLTO
/ Magazine d'actualité politique, économique et internationale /




Régionales et départementales sous Covid-19 : des élections particulières



Journaliste pour VA Press. En savoir plus sur cet auteur




16 Avril 2021

La décision de maintenir l’élection régionale en juin malgré les restrictions sanitaires résume tous les enjeux de cette période de vie sous cloche pour raison sanitaire.


Creative Commons - Pixabay
Creative Commons - Pixabay

Le Covid-19 et les restrictions planétaires posent nombre de questions d’ordre démocratique. Il suffit de jeter un œil sur la gestion de la crise dans les pays autoritaires pour s’en assurer. L’enjeu de santé public ne fait pas disparaitre les équilibres fragiles concernant libertés individuelles et représentation du peuple. De ce point de vue la décision de maintenir les élections régionales et départementales était particulièrement intéressante à observer. Car quel que soit l’opinion que l’on peut avoir sur ce choix, il résume à lui seul les particularités de la période que nous traversons.

 

« Le Premier ministre a commencé par rappeler ce qui avait présidé à cette décision. "L'a priori" était bien le maintien des élections en juin, dans la mesure où "il n'est jamais anodin, ni politiquement, ni juridiquement, de décaler les dates d'un scrutin démocratique". Mais il y avait "les difficultés" posées par les recommandations du conseil scientifique, que ce soit pour la campagne ou les opérations de vote de ce double scrutin. Il y a eu aussi, a précisé Jean Castex en intervenant à l'issue des temps de parole des parlementaires, l'arrivée des variants du Covid-19, qui pouvait remettre en question l'hypothèse de départ. Alors "oui, nous nous sommes interrogés" » rapporte l’association des régions de France. 

Avec des consultations des présidents des Assemblées, des groupes parlementaires et partis politique mais aussi d’élus locaux, l’exécutif a voulu montrer qu’il saisissait les enjeux d’une décision touchant au cœur du fonctionnement démocratique. 

Maintenant que la décision a été prise et validée, c’est la question du débat démocratique et de la campagne qui se pose. « Plusieurs députés ont exprimé des mises en garde sur le sujet : "Nous ne serons jamais des candidats zoom", une campagne c'est "aller sur le terrain à la rencontre des électeurs" (Sébastien Jumel, Gauche démocratique et républicaine), "Doit-on parler d'élections virtuelles ?" (Patrick Mignola, Modem), on ne peut miser, surtout dans les territoires mal connectés, sur une "campagne numérique" consistant à "organiser des facebook live" (Olivier Becht, Agir ensemble) » raconte l’association.