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Le rachat de Tiffany par LVMH : vers un conflit au tribunal







10 Septembre 2020

Lorsqu’en novembre 2019 le géant français du luxe LVMH avait annoncé avoir trouvé un accord pour le rachat du joaillier américain Tiffany, l’opération, de grande envergure, avait été encensée comme un coup de maître. Mais le 9 septembre 2020, à quelques mois seulement de la date de finalisation de la transaction, c’est le coup de théâtre.


LVMH annonce renoncer au rachat, Tiffany veut aller au tribunal

Mercredi 9 septembre 2020, dans un communiqué de presse, LVMH a annoncé renoncer au rachat de Tiffany qui devait se conclure en juillet 2020 mais avait été repoussé de trois mois pour cause de pandémie de Covid-19. La transaction, d ‘une valeur de plus de 16 milliards de dollars, devait donc se clore en novembre 2020.

LVMH a déclaré ne plus être en mesure de réaliser l’achat, notamment du fait du risque de taxes douanières que Donald Trump a prévu d’infliger à certains produits français après que la France ait décidé d’appliquer une taxe sur les revenus des GAFA. Mais Tiffany s’estime lésée : dès l’annonce du renoncement, le joaillier américain a déclaré qu’il portait l’affaire devant le tribunal du Delaware.

Un plainte contre Tiffany par LVMH qui dit avoir été diffamée

Tiffany a justifié son action en justice en présentant à la presse et aux actionnaires un courrier envoyé par le ministère des Affaires étrangères français et qui conseillait à LVMH de repousser cette opération après la date théorique d’entrée en vigueur des taxes douanières américaines, en janvier 2021. Selon Tiffany, LVMH aurait trouvé dans ce courrier une excuse pour abandonner le projet, le groupe ayant fortement souffert de la crise de la Covid-19 qui a fait baisser les ventes des biens de luxes.

Une présentation des faits que LVMH juge « de mauvaise foi » et qui a été « communiquée d’une manière trompeuse pour les actionnaires et diffamatoire ». Le groupe français a donc annoncé, le 10 septembre 2020, déposer lui aussi une plainte auprès d’un tribunal américain. C’est donc par tribunaux interposés que l’affaire va se conclure.