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Fuite de Ghosn, le Japon demande l’extradition de deux Américains



Journaliste pour VA Press. En savoir plus sur cet auteur




6 Juillet 2020

La justice japonaise continue à avancer dans le dossier de la fuite rocambolesque de Carlos Ghosn. Le pays a demandé officiellement l’extradition de deux Américains aux Etats-Unis. Ils sont soupçonnés d’avoir participé à cette opération hors normes.


Creative Commons - Pixabay
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La pilule ne passe vraiment pas au Japon. Plus de six mois après la fuite de Carlos Ghosn du Japon, la justice nippone poursuit son travail. En témoigne la demande d’extradition de deux Américains qui vient d’être envoyée aux Etats-Unis. « Michael Taylor, 59 ans, un ancien membre des forces spéciales américaines reconverti dans la sécurité privée, et son fils Peter Taylor, 27 ans, sont en détention depuis leur arrestation le 20 mai à Harvard, dans le Massachusetts, à la demande de Tokyo. Conformément au traité qui lie les deux pays, le gouvernement nippon avait 45 jours après leur interpellation pour transmettre sa demande formelle d'extradition par les canaux diplomatiques. C'est désormais chose faite, a indiqué un procureur fédéral dans des documents joints jeudi à la procédure » raconte Le Figaro .

Sans surprise dans ce genre de procédures internationales avec détention provisoires, les avocats ont demandé des libérations provisoires en plus de requêtes d’annulation des procédures. Mais dans ce cas précis, alors que les juges doivent examiner les risques de fuites des prévenus, le contexte et les faits qui leur sont reprochés ne plaident pas en leur faveur. La suite des événements sera à suivre de près. Car diplomatiquement, les États-Unis savent qu’un refus d’extradition poserait un précédent marquant dans un domaine où les échanges sont le fruit d’accords et d’équilibres fragiles. Mais en acceptant de les extrader, les deux Américains risquent de payer symboliquement pour Carlos Ghosn qui a échappé à la justice japonaise.

Ces derniers mois Carlos Ghosn est resté fidèle à la stratégie de communication qui avait suivi son arrivée au Liban. Il avait alors justifié son départ dans un avion privé dans une caisse à instruments par l’extrême sévérité du système judiciaire japonais. Entendu par la justice libanaise, contrairement à ses sauveteurs, il n’est pas menacé par les demandes d’extraditions formulées par le Japon.