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Facebook : l’antitrust veut démanteler le groupe







10 Décembre 2020

Le géant Facebook connaît une fin d’année 2020 compliquée : la Federal Trade Commission (FTC), l’antitrust américaine, et plus de 40 pays des États-Unis se sont joints pour lancer une attaque en règle contre le réseau social. Accusé d’abus de position dominante, il risque le démantèlement.


Instagram et WhatsApp dans le viseur de la FTC

Pixabay/Simon
Pixabay/Simon
Mercredi 9 décembre 2020 pourrait être la date du début de la fin de Facebook tel qu’on le connaît : la Federal Trade Commission et 48 États américains accusent le géant de Menlo Park d’abus de position dominante. Dans leur collimateur, l’environnement que Facebook a créé en rachetant Instagram et WhatsApp, ce qui lui a permis de devenir incontournable dans le secteur des réseaux sociaux, des messageries et de la publicité.

La particularité de cette attaque est qu’elle provient, entre autres, du régulateur américain qui avait donné le feu-vert aux rachats qu’il cible. La FTC avait en effet validé le rachat d’Instagram par Facebook pour un milliard de dollars en 2012 et celui de WhatsApp en 2014 pour la somme record de 22 milliards de dollars et qui reste encore aujourd’hui la plus grosse acquisition de l’histoire du groupe.

La FTC demande le démantèlement de Facebook

Pour les plaignants, cette hégémonie de Facebook présente de nombreux problèmes, à commencer par les risques sur les données personnelles des utilisateurs, parfois partagées entre les plateformes, ainsi qu’au niveau de l’impossibilité, pour les annonceurs, de trouver d’autres plateformes. Pour la FTC, Facebook utiliserait de toute sa puissance pour empêcher la concurrence de croître. Mais les plaignants estiment que Facebook abuse de sa position dominante également au niveau des développeurs, contraints d’accepter ses conditions.

Pour toutes ces raisons, la FTC demande le démantèlement pur et simple du groupe Facebook. Mais l’organe n’a pas de pouvoir décisionnel, et la question sera tranchée dans les tribunaux. Reste qu’un tel démantèlement risque d’être très compliqué, surtout depuis la fusion, par Facebook, des messageries Messenger, Instagram et WhatsApp, ce qui pourrait être un argument en faveur du géant lorsqu’il devra s’expliquer.