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Fraude : les banques ne remboursent que deux fois sur trois







22 Octobre 2020

L’UFC-Que Choisir a publié, jeudi 22 octobre 2020, sa nouvelle enquête sur le remboursement théoriquement obligatoire des banques pour les clients victimes de fraude à la carte bancaire. L’association alerte sur le fait que lesdits remboursement se font de plus en plus rares.


Un tiers des fraudes ne sont pas remboursées

Pixabay/flyerwerk
Pixabay/flyerwerk
L’association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir tire la sonnette d’alarme concernant la fraude à la carte bancaire. Si ce type de fraudes est très faible selon l’Observatoire des moyens de paiement 2019, seulement 0,064 %, proche du niveau le plus bas historique, les banques seraient de moins en moins enclines à rembourser les clients.

L’UFC-Que Choisir pointe, dans son enquête, le fait que le taux de remboursement des banques est en baisse : en 2019, 30% des clients victimes de fraudes n’auraient pas été remboursés, contre 26% en 2018 (20% selon les données du ministère de l’Intérieur).

Ce qui inquiète l’association, c’est qu’entre temps la législation s’est renforcée en faveur des clients qui sont plus protégés. Il y aurait donc une incohérence entre le traitement des dossiers de la part des banques et l’application de la législation. Dans son communiqué, l’UFC dénonce « des manœuvres pour échapper à leur obligation de rembourser les sommes dues aux victimes » de la part des banques.

Le code par SMS n’est pas assez sécurisé… et donc le client n’est pas responsable

L’UFC-Que Choisir rappelle notamment que certains dispositifs pourtant encore utilisés par les établissements bancaires pour sécuriser les transactions ne sont plus jugés suffisamment protecteurs. C’est le cas, par exemple, du célèbre code 3D-Secure, le code envoyé par SMS pour valider une transaction sur Internet.

Le gouverneur de la Banque de France a confirmé que ce système n’étant plus jugé comme sécurisé, les clients qui l’utilisent ne peuvent être tenus responsables de la fraude. Or, la responsabilité du client (comme par exemple le fait de donner son code de carte bancaire), soit la négligence, est la seule raison pouvant justifier l’absence de remboursement. « Les banques qui continuent de n’utiliser que cette seule technique obsolète ne peuvent plus invoquer la négligence de leurs clients pour refuser de les rembourser. Les consommateurs n’ont pas à payer au nom du retard technologique de leur banque ! » écrit l’UFC.