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Pour Bruno Le Maire, la règle des 60% de dette publique est « dépassée »







14 Avril 2021

Une crise économique inédite depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, une récession gigantesque, des centaines de milliards mobilisés pour aider les entreprises et pour lancer la campagne de vaccination… la crise sanitaire de la Covid-19 aura mis à rude épreuve les finances des États membres de l’Union européenne. Au point que Bruno Le Maire est tenté par une remise en question du Pacte de Stabilité.


La dette à 60% du PIB ? Un critère dépassé

Pixabay/Capri23auto
Pixabay/Capri23auto
Les deux grands principes du Pacte de Stabilité qui régit les finances des États membres de l’Union européenne sont les suivants : un déficit public qui ne doit pas dépasser 3% du PIB et une dette publique qui ne doit pas dépasser les 60% du PIB. Si le premier fait toujours sens pour le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire, car « il permet de stabiliser la dette des pays », sur le second il émet plus que des doutes.

Invité de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV-RMC le 14 avril 2021, Bruno Le Maire a tout simplement estimé : « il y a un indicateur qui est désormais totalement dépassé, il faut le reconnaître, c'est l'indicateur de dette publique à 60% ». La raison ? Déjà fortement dépassé par plusieurs pays de l’Union européenne avant la crise de la Covid-19, ce critère est d’autant plus mis à mal avec la mobilisation massive des gouvernements pour faire face à la crise sanitaire. « À partir du moment où les niveaux de dette représentent des écarts de 100 points au sein de la zone euro (…) ce critère de 60 est dépassé. »

Vers des critères ad hoc, pays par pays ?

L’attaque, en règle, contre les critères du Pacte de Stabilité pourrait avoir des conséquences sur ce dernier, surtout si elle trouve de l’écho auprès d’autres gouvernements, notamment ceux des pays qui ont depuis longtemps dépassé le niveau des 60% de PIB, comme l’Italie. Bruno Le Maire évoque même, le 14 avril 2021, une possible remise en cause des traités.

Cette dernière, qui ne se fera pas de suite car ce n’est pas le moment selon le ministre de l’Économie, viserait à ce « qu'on puisse différencier la situation de chaque État membre de la zone euro plutôt que de soumettre tout le monde à un même critère qui, quand il s'éloigne trop de la réalité, n'a plus aucun sens ».