NLTO
/ Magazine d'actualité politique, économique et internationale /




La taxe d’habitation : l’impôt Covid pour clore le débat sur l’ISF ?







17 Juillet 2020

Alors que la France se retrouve avec une dette de plus de 150 milliards d’euros à cause des mesures prises dans le cadre de la crise du coronavirus Sars-CoV-2, le gouvernement pourrait avoir trouvé une solution pour clore un débat qui se poursuit depuis l’élection d’Emmanuel Macron : la suppression de l’Impôt sur la Fortune (ISF).


La taxe d’habitation maintenue pour payer la dette Covid

Pixabay/Free-Photos
Pixabay/Free-Photos
Emmanuel Macron a fait un long entretien, le 14 juillet 2020, pour parler de la « nouvelle voie » qui va clore son quinquennat. Mais parmi ses annonces, une est sortie du lot : le possible maintien de la taxe d’habitation pour les plus riches. Cette taxe devait disparaître en 2023 et 80% des ménages en sont déjà exonérés. Les 20% des ménages les plus riches de France pourraient donc être mis à contribution, en reportant de plusieurs années la suppression, annoncée, de leur taxe d’habitation.

Mais rien n’est acté et Bruno Le Maire, interrogé sur la question par France Inter le 16 juillet 2020, a donné une autre piste. Le ministre de l’Économie a rappelé qu’Emmanuel Macron a parlé « d’option »… et il en a lui-même donnée une autre. Au lieu de maintenir la taxe d’habitation pour les 20% les plus aisés, le gouvernement pourrait pencher pour un maintien uniquement pour les 5% les plus riches, en leur demandant, de plus, « un effort supplémentaire ».

Un coup double pour le gouvernement ?

Si les discussions sont en cours, l’idée de Bercy pourrait être une solution à un double problème : le problème économique de la dette et le problème politique de la suppression de l’ISF. Cette réforme, voulue par Emmanuel Macron, continue d’être critiquée et de plus en plus de voix s’élèvent pour demander son retour afin de mettre à contribution les plus riches de France dans le cadre de cette crise.

Opter pour une taxe d’habitation augmentée et qui ne toucherait que les 5% les plus riches de France aurait donc pour effet de permettre au gouvernement de dire que les riches sont bien mis à contribution. Une manière de clore le débat sur l’ISF, en un sens, même s’il est difficile de croire que cette taxe d’habitation renforcée permettrait de faire rentrer dans les caisses de l’État des sommes proches des 3 milliards d’euros de recettes que rapportait l’ISF.