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La France veut interdire le broyage des poussins mâles







19 Juillet 2021

La pratique fait hérisser les poils des défenseurs des animaux depuis des années, mais la remplacer était bien trop compliqué : les poussins mâles, dans les élevages, sont tués dès la naissance, soit par gaz soit par broyage. Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture, a annoncé qu’elle sera interdite dès 2022.


Broyage et gazage des poussins seront interdits en 2022

Pixabay/onefox
Pixabay/onefox
Dans un entretien accordé dimanche 18 juillet 2021 au Parisien, le ministre de l’Agriculture a annoncé son intention de saisir le Conseil d’État dès l’été sur un projet de loi qui devrait faire plaisir aux défenseurs des animaux : l’interdiction pure et simple des pratiques de broyage ou gazage des poussins mâles dans les élevages. En France, on estime qu’environ 50 millions de poussins sont ainsi tués dès la naissance pour des raisons de rentabilité : ils grossissent trop lentement pour être vendus pour leur viande et, en tant que mâles, ne pondent pas d’oeufs.

La France devient ainsi une pionnière dans le domaine : la Suisse est aujourd’hui le seul pays en Europe où la pratique du gazage est interdite, depuis début 2020, tandis que l’Allemagne, comme désormais l’Hexagone, prévoit l’interdiction du broyage pour janvier 2022.

Le tri aura lieu, mais directement dans l’oeuf

La décision du gouvernement va changer radicalement l’élevage de volaille en France. Aujourd’hui, ce sont des « sexteurs » qui sont chargés de vérifier, une fois l’oeuf éclos, le sexe du poussin et donc de pratiquer le tri. Dès 2022, la loi prévoit que les élevages se dotent de machines capables d’analyser le sexe du poussin directement dans l’oeuf.

Pour ce faire, il suffit d’utiliser une technique qui permet d’analyser les premières plumes des poussins, quelques dizaines de jours après la ponte, en illuminant la coquille. Les poussins mâles ayant des plumes plus claires que les poussins femelles, le tri peut donc être réalisé avant l’éclosion.

Reste que l’annonce aura des conséquences sur le prix du poulet et des oeufs car les élevages devront investir. Si le gouvernement a prévu une enveloppe de 10 millions d’euros, il ne va couvrir qu’au maximum 40% du montant de l’achat de l’équipement.