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L’avenir d’un monde connecté







4 Septembre 2014

Le développement des NTIC a favorisé l’apparition d’objets connectés dans notre environnement. Loin d’avoir encore révélé tout leur potentiel, ces objets sont les augures de vraies révolutions dans les usages.


En l’espace de quelques années, la diffusion des objets connectés a été exponentielle. « L’Institut IDATE estime qu'il y avait 15 milliards d'appareils intelligents connectés en 2012 et que ce chiffre devait atteindre les 80 milliards d'ici 2020 », rapporte BFMTV, qui souligne que les objets intelligents sont d’ores et déjà à l’origine d’une « mutation profonde du comportement et des attentes des utilisateurs », et qu’ils imposent « d'énormes exigences à l'infrastructure de communication ». Sans surprise, de nombreux industriels se sont emparés du sujet, qui se décline d’ailleurs de bien des façons. C’est aujourd’hui une quasi-certitude : les objets connectés font aller le monde au devant de grands changements pourtant encore peu débattus.
L’avenir d’un monde connecté

Des applications nouvelles et très prometteuses

La domotique en donne un bon exemple. En dépit de ses accomplissements, le public ne soupçonne pas encore l’étendue des possibilités que confère la connexion au réseau des équipements domestiques. ComprendreChoisir.com a en effet rassemblé les avis de différents spécialistes du sujet dans un article. Ils sont unanimes. « Pour l'instant, la domotique est encore trop souvent accolée à l'étiquette “gadget” et seules certaines personnes, assez informées, se lancent dans ce type d'opération », explique Julien Tardivel, domoticien de profession. « La domotique qui reposait sur des automatismes et le contrôle de l'environnement n'a jamais réussi à réellement trouver une “killer application” », commente pour sa part Burno de Latour, journaliste spécialisé et directeur de Domotique News. « La maison communicante, au contraire », poursuit-il, repose sur un courant fort qui est la communication avec des outils qui sont entrés dans les mœurs, comme le téléphone mobile ou l'ordinateur portable.
 
Il en va un peu de la même façon pour les voitures intelligentes. L’assistance à la conduite n’était au départ qu’une simple option proposée sur les modèles de certains constructeurs… avant d’en devenir le principe même. Que dire de la Google Car, si ce n’est qu’elle est l’avatar médiatique de cette tendance. Alors que son dernier prototype n’a été présenté qu’en mai 2014, ses premiers essais se sont avérés très prometteurs. Le véhicule promet ainsi déjà d’impulser une tendance nouvelle. Celle de la voiture entièrement automatisée, capable de se garer seule ou de venir chercher son passager après avoir été appelée à l’aide d’une application de smartphone. « Certes, les Prius et les Lexus modifiées étaient capables de se déplacer toutes seules grâce à un système de caméras et de radars, mais le conducteur pouvait à tout moment reprendre un contrôle manuel. Google veut changer cela et pousser la logique de sa technologie jusqu'au bout », commente le 20 Minutes. De nouveaux horizons semblent s’ouvrir ici pour l’industrie automobile.
 
Les objets connectés ont des applications très variées. Dans les secteurs de la santé, de la surveillance, de la sécurité, de la domotique, de l’énergie, et même de l’industrie, les objets connectés permettent un monitoring au plus près et une automatisation de tâches complexes. Les objets connectés ont ainsi pour fonction de faire mieux que l’usager et en utilisant moins de ressources. Ils s’adaptent au plus près des besoins, limitent la surutilisation et la surconsommation, réduisent les coûts et augmentent la satisfaction. Elles constituent en ce sens un marché nouveau et attractif, considéré avec intérêts par les industriels.

Des entreprises conquérantes

Certaines entreprises sont d’ailleurs déjà très bien positionnées sur ce créneau et l’exploitent depuis longtemps. La filiale de GDF Suez, Cofely Ineo, en donne un exemple. « L’activité de Cofely Ineo aujourd’hui consiste à développer des solutions faisant appel aux technologies de l’énergie et du numérique, permettant à ses clients de collecter des flux de données, de les traiter et de les utiliser afin d’optimiser leurs systèmes », explique son DG délégué Thomas Peaucelle. Selon lui, l’avènement d’une société connectée marque le début d’une nouvelle phase d’expansion pour Cofely Ineo. « Je pense aux transports, aux infrastructures urbaines, aux “smart grids”, aux “smart cities” qui nécessitent également des compétences de terrain et de systèmes », confie Thomas Peaucelle. Fort de ses corps de métiers très variés, les aspirations de Cofely Ineo peuvent être vastes.
 
La filiale de GDF Suez n’est d’ailleurs pas la seule entreprise à considérer l’étendue des d’opportunités rendues possibles par les objets connectés. D’autres en ont d’ores et déjà pris conscience et s’apprêtent à les saisir également. « Les gens sont de plus en plus amenés à travailler n’importe où et n’importe quand, à s’appuyer sur les objets intelligents qui envahissent leur quotidien comme les ordinateurs pour les voitures, pour les salles de classe par exemple. Ces objets représentent un réel potentiel pour Econocom », commente Jean-Louis Bouchard, président fondateur de cette entreprise spécialisée dans le service numérique. « Donner la possibilité aux gens de communiquer avec le monde extérieur est une demande forte », affirme le chef d’entreprise qui cite en guise d’exemple la pause de terminaux connectés destinés aux malades dans les hôpitaux, ou encore l’installation de projecteurs numériques reliés à des serveurs pour les salles de projection.
 
Mais si les perspectives sont grandes, les objets connectés n’en restent pas moins à l’aube de leur histoire. Certains de ses plus fervents évangélisateurs n’hésitent d’ailleurs pas à souligner les carences et les possibles améliorations. « À part Nest, et Mother, pour moi, tous les objets connectés d'aujourd'hui sont des trucs de première génération, car ils sont trop sommaires et attendent trop de la motivation de la part de l'utilisateur », lance Rafi Haladjian, créateur du Nabaztag, et plus récemment de Mother, la poupée connectée qui apprend des déplacements de son propriétaire et lui signale ses éventuels oublis dans sa routine habituelle. Les objets intelligents sont ainsi porteurs de beaucoup de promesses. Mais de l’aveu même de ses principaux promoteurs, leur avenir s’écrit en ce moment-même, sous nos yeux.