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​Inquiet des sanctions, le pouvoir taliban brandit la menace migratoire



Journaliste pour VA Press. En savoir plus sur cet auteur




14 Octobre 2021

Le nouveau gouvernement taliban en Afghanistan a tendu les discussions avec les occidentaux en laissant entendre que des sanctions économiques auraient pour conséquence immédiate de nouvelles crises migratoires.


​Inquiet des sanctions, le pouvoir taliban brandit la menace migratoire
La panique logistique et politique de l’évacuation de l’Afghanistan est encore fraiche dans les mémoires. Suffisamment pour que les Etats occidentaux prennent très au sérieux la menace de nouvelles vagues d’immigration depuis le pays. Avec toutes les conséquences politiques que cela implique. Une donnée que le pouvoir taliban a parfaitement intégrée et mise en avant dans ses discussions diplomatiques. « Le nouveau gouvernement taliban en Afghanistan a averti les émissaires américains et européens que des tentatives de pression, sous la forme de sanctions, pourraient déclencher une vague de réfugiés économiques. Le ministre afghan des Affaires étrangères, Amir Khan Muttaqi, a déclaré aux diplomates occidentaux, lors de leurs rencontres ces derniers jours à Doha, que «l'affaiblissement du gouvernement afghan n'est dans l'intérêt de personne, car cela pourrait affecter directement le monde dans le secteur de la sécurité et entraîner une migration économique pour fuir le pays», selon un communiqué publié tard mardi soir » relève Le Figaro.
 
Aujourd’hui les sanctions sont effectives. Et les effets n’ont pas tardé à se faire sentir quelques semaines après le départ des occidentaux et de leurs alliés locaux. Les salaires des fonctionnaires ne sont pas payés et les banques ne peuvent pas distribuer de liquide. « Nous demandons instamment aux pays du monde de mettre fin aux sanctions et de laisser les banques fonctionner normalement, afin que les organisations caritatives et le gouvernement puissent payer les salaires de leur personnel avec leurs propres réserves et l'aide internationale » a lancé un porte-parole du nouveau pouvoir. 
 
« Les pays européens, en particulier, craignent qu'en cas d'effondrement de l'économie afghane de nombreux migrants ne partent pour l'Europe, exerçant une pression sur les états voisins comme le Pakistan et l'Iran, et finalement sur les frontières de l'UE. Washington et l'UE se sont déclarés prêts à soutenir les initiatives humanitaires en Afghanistan, mais répugnent à fournir un soutien direct aux talibans sans garantie qu'ils respecteront les droits humains, en particulier ceux des femmes » conclue Le Figaro. Accepter la normalisation progressive du nouveau pouvoir ou faire face à de nouvelles vagues d’immigration, les talibans ont joué leurs cartes.