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​Une trentaine de sociétés russes menacées défauts de paiements



Journaliste pour VA Press. En savoir plus sur cet auteur




14 Mars 2022

Les premières conséquences tangibles des sanctions financières européennes et américaines sur les intérêts russes devraient avoir lieu prochainement estime Fitch. Selon l’agence de notation, 28 sociétés russes actives dans les ressources naturelles pourraient être dans des situations défauts de paiements.


Creative Commons - Pixabay
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Cela reste encore de la prospective mais pour les observateurs politiques c’est le signe que les sanctions fonctionnent. Alors que des voix s’élèvent depuis quelques jours pour assurer que les sanctions ne changeront rien pour les entreprises et sphères dirigeantes russes, Fitch jette un pavé dans la mare en se contentant d’analyser les enjeux économiques. L’agence de notation vient en effet de baisser sa note aux 28 groupes russes actifs dans les ressources naturels, estimant « probable » que ces derniers ne puissent tenir leurs engagements concernant le paiement de leurs dettes.
 
« Fitch a dégradé la note du géant du gaz Gazprom, de la pétrolière Lukoil, des minières Rusal, Polyus, Evraz et de 23 autres sociétés liées aux ressources naturelles de B à "CC principalement", ce qui signifie qu'il est "probable" que ces entreprises n'honorent pas leurs engagements financiers. Les notes de Gazprom et Lukoil avaient aussi été dégradées cette semaine par Moody's, une autre agence de notation, à un niveau indiquant un très haut risque de non remboursement. Pour l'agence de notation, l'autorisation donnée par le gouvernement russe de rembourser en rouble les dettes contractées auprès des pays qui figurent dans une liste de pays "hostiles" pourrait compromettre la capacité de ces entreprises à payer à temps leurs créanciers. Cette liste comprend entre autres les pays de l'Union européenne, l'Australie, le Royaume-Uni, le Canada, Monaco, la Corée du Sud, les États-Unis, la Suisse et Japon » écrit BFMTV .
 
Sans entrer dans les considérations politiques concernant les soutiens ou les marchés de secours de la Russie face aux sanctions européennes et américaines, l’agence se contente d’évaluer les conséquences de la dévaluation du rouble. La perte de la moitié de sa valeur depuis le début de l’année met les entreprises russes dans une situation très tendue dans leur rapport à l’étranger, toutes devises confondues. « Fitch ajoute en outre que "le durcissement continu des sanctions, y compris les restrictions sur le commerce et les importations d'énergie, augmente la probabilité d'une réponse politique de la part de la Russie, et affaiblit davantage son économie, érodant l'environnement opérationnel de ses entreprises". Les États-Unis ont annoncé mardi un embargo sur les importations de pétrole et gaz russes, comme le Royaume-Uni pour le pétrole. Trois grandes agences de notation ont placé début mars la note de la dette à long terme de la Russie dans la catégorie des pays susceptibles de ne pas pouvoir rembourser leur dette en raison de l'accumulation des sanctions à son encontre. Fitch a par la suite abaissé encore sa note, signifiant que le risque d'un défaut souverain était à ses yeux "imminent" » précise la chaine d’info.