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Hausse imminente des loyers : le "bouclier loyer" prolongé jusqu'en 2024







1 Juin 2023

Une augmentation des loyers semble inéluctable, malgré le prolongement récent du "bouclier loyer". Les locataires se préparent à une hausse, potentiellement la plus élevée depuis 15 ans, alors que les propriétaires déplorent un fardeau financier croissant.


Le bouclier loyer : un rempart contre l'inflation

Hausse imminente des loyers : le "bouclier loyer" prolongé jusqu'en 2024
Un projet de loi visant à prolonger le "bouclier loyer" a été adopté le 31 mai 2023, ce qui induit de fait l’exclusion d’un possible gel des loyers en France. En vigueur depuis l'été 2022, ce bouclier avait pour objectif de limiter l'augmentation des loyers à 3,5% face à une inflation record. Cependant, sa validité expirait en juin 2023 et son non-renouvellement aurait laissé libre cours aux propriétaires pour augmenter les loyers.

Au bout d'une nuit de délibérations, le 1er juin 2023 vers 2 heures du matin, les députés ont tranché : le bouclier est maintenu jusqu'en 2024, et l'augmentation maximale reste fixée à 3,5%. Sans cette mesure, l'augmentation aurait pu atteindre 6% dès juillet 2023, selon Thomas Cazenave, rapporteur du projet de loi. L’inflation en mai 2023 s’est en effet établie à plus de 5% selon l’Insee.

Une mesure controversée qui ne convainc ni locataires ni propriétaires

Malgré son adoption par 259 voix pour et 93 contre, le bouclier loyer fait face à de vives critiques. Les associations de défense des locataires, telles que la CLCV, dénonçaient déjà en 2022 la plus forte hausse annuelle des loyers depuis 15 ans. Ces associations demandaient un gel total des loyers, proposition rejetée par l'Assemblée nationale.

Paradoxalement, les propriétaires ne sont pas non plus satisfaits. Pour eux, ce plafonnement représente un « signal funeste ». Ils subissent une augmentation du coût de leurs biens mis en location, en particulier à cause de l'augmentation des taxes telles que la taxe foncière. La Fnaim reconnaît néanmoins que c'est une « bonne nouvelle » pour les locataires. Pour Pierre Hiatus, délégué général de Plurience interrogé par Le Figaro, le coût du maintien du bouclier loyer « dépasserait largement le milliard d’euros » pour les propriétaires.