Les patrons, nouveaux boucs émissaires de la République

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Cette semaine, la France a renoué avec son vieux réflexe : frapper fiscalement ceux qui réussissent. De l’extrême droite à la gauche radicale, en passant par le centre, tout le monde a trouvé son mot à dire pour taxer, punir, ou moraliser la richesse. Les chefs d’entreprise, eux, regardent médusés ce bal des postures où l’on confond justice sociale et jalousie collective. Pourtant, ce sont eux qui font tourner le pays, qui financent les salaires, les retraites et les services publics. À force de les accabler, la République oublie une vérité simple : sans entrepreneurs, il n’y a ni prospérité, ni France productive.

La grande croisade contre la richesse

Il y a des semaines où l’Assemblée nationale ressemble à un ring. Celle qui vient de s’écouler restera dans les annales comme celle de la grande croisade fiscale : un moment d’union nationale contre la richesse, un consensus rare dans ce pays qui adore la division. Rassemblement national, MoDem, macronistes, socialistes, insoumis : tous, à des degrés divers, ont jugé bon d’en remettre une couche contre les « riches », les « patrons », les « détenteurs de capital ». La cible est commode, la démagogie facile. Le Rassemblement national a voulu sa revanche sociale avec l’« impôt sur la fortune improductive » ; le MoDem a poussé l’idée ; la majorité présidentielle a tenté de laisser passer une taxe sur les holdings comme si c’était un outil de fraude ; et la gauche, fidèle à elle-même, a applaudi la mise à mort fiscale des riches en voulant imposer d’abord une taxe Zucman, puis une taxe Zucman-light, et tout ce qui pouvait ressembler de près ou de loin à un impôt sur la réussite. Dans un bel ensemble, ils se sont aussi accordés pour prolonger la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus, ce prélèvement « temporaire » créé il y a plus de dix ans et qui semble désormais gravé dans le marbre.

Les riches en France : des gens qui travaillent, qui risquent et qui portent

Résultat : pour la première fois depuis longtemps, tous les chefs d’entreprise de France, du petit artisan au dirigeant de PME, se sont sentis insultés, méprisés, niés dans ce qu’ils ont de plus essentiel : leur rôle dans la prospérité nationale. Car la richesse de ce pays repose sur eux. L’État vit grâce aux impôts qu’ils génèrent : par leur activité, par les salaires qu’ils versent, par la valeur qu’ils créent. Les fonctionnaires, les services publics, les aides sociales, tout cela existe parce qu’il y a des entreprises. Et ces entreprises n’existeraient pas sans ceux qui, un jour, ont pris un risque : les entrepreneurs. Contrairement à ce que croient certains tribuns populistes, les salariés ne sont pas les adversaires des chefs d’entreprise : ils sont leurs alliés. Dans la vraie vie, loin des slogans, l’un ne peut exister sans l’autre. Le chef d’entreprise est un rouage essentiel de la France : il met en mouvement l’économie, il investit, il recrute, il donne du sens et de la direction.

Les hauts revenus : le fruit du mérite, pas du hasard

Et que dire de ces « hauts revenus » si souvent dénoncés ? Oui, il y a des hauts revenus, mais ça n’arrive pas tout seul. Il y a derrière ces hauts revenus du travail, beaucoup de travail. Des semaines parfois de 70h. Il y a aussi du talent et des qualités de prise de risque. De surcroit ce sont souvent des revenus de fin de carrière, le fruit d’un travail acharné, de décennies d’efforts, de talents reconnus et de responsabilités lourdes. Ceux qui gagnent beaucoup sont aussi, souvent, ceux qui dirigent, qui embauchent, qui prennent des risques considérables. Leur réussite ne tombe pas du ciel : elle s’obtient à force de courage, de compétence et de persévérance. Les punir pour cela, c’est décourager l’excellence, c’est mépriser l’effort.

Quand la France oublie qui la fait vivre

À force de haïr les entrepreneurs, de les caricaturer en spéculateurs sans âme, de les taxer jusqu’à l’écœurement, il ne faudra pas s’étonner qu’ils finissent par partir. Et ce jour-là, on les accusera encore : les uns, à l’extrême droite, diront qu’ils ne sont pas patriotes, les autres à gauche qu’ils ne sont pas républicains. En réalité, ils seront simplement fatigués d’être insultés. On ne bâtit pas un pays en insultant ceux qui le font vivre. Le chef d’entreprise travaille pour la France. Il crée la richesse, la fait circuler, la transforme en emplois et en impôts. Il mérite le respect, pas la vindicte. Et si la France veut encore prospérer demain, il serait temps qu’elle cesse de confondre justice et jalousie, redistribution et punition, peuple et ressentiment. Parce que, sans les entrepreneurs, il n’y aura bientôt plus de France à redistribuer. Le plus curieux c’est que ce débat n’a aucun sens car les impôts levés ne résoudront en rien la dette. A croire que nos politiques utilisent cet écran de fumé pour ne pas rendre des comptes de la ruine de notre pays.

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